Accepter la dépression !

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Accepter la dépression !

#0 Posté le par cbacba

Bonjour,

A 36 ans, j'ai tout pour être heureuse : un époux adorable, trois enfants de 4, 3 et 1 an, un super maison à la campagne. De plus, je peux faire le métier que j'ai toujours voulu faire : enseigner.

Mais voilà, il y a 2 semaines, suite à des problèmes de santé chronique, mon medecin m'a annoncé que j'avais un burn out qui s'accompagnait d'une dépression.

Après le diagnostic, je me suis remise en question.

Il est vrai que pour concilier ma vie de famille et ma vie professionnelle, je courais dans tous les sens. Je dormais pas beaucoup. Je me levais tous les matin vers 6h pour préparer mon petit monde pour l'école. A 7h30, je partais travailler. Je rentrais dans l'après midi, je travaillais un ou deux heures pour préparer mes cours. Ensuite j'allais chercher mes enfants à l'école vers 16h30. Et ensuite, c'étais le retour à la maison, le bain, le diner et le rituel du dodo ! Je recommencais à trailler pour l'école à partir de 22h jusque minuit ou 1h. Je n'en pouvais plus ! Je me rendais compte que je n'étais ni efficace avec mes élèves et que je négligeais ma famille et moi même ! Mais je pensais que dans la société dans laquelle on vit, c'était comme cela pour tout le monde!

De plus, j'étais irritable, agressive avec tout le monde. Une de mes filles a crié sur son petit frère car il faisait trop de bruit. Là, j'ai pris conscience que c'était moi ! Et que ma fille reproduisait mon comportement !

Ma fille de 4 ans voulait que je lui montre comment faire les chiffres de 1 à 5, je n'ai même pas pu prendre une heure pour elle !

Je ne sais même pas combien mesure mon bébé, ni combien il pèse car je n'ai plus eu le temps depuis le mois de septembre d'aller chez le médecin.

Maintenant, je dois faire des choix dans ma vie. La seule chose dont je suis certaine, c'est que ma priorité va à mes enfants. Est-ce que je vais continuer ou non d'enseigner, que ce soit à temps partiel ou non, je n'arrive pas à me décider ! Comme disait mon professeur d'"adolescence et vies scoalire", faire un choix, c'est laissé provisoirement ou abandonné quelque chose"

Je viens de passer deux semaines à la maison, j'ai redécouvert mon petit garçon de 1 an. Je prend le temps de jouer avec lui, de le laisser courir à quattre pattes dans la maison. Il a fait des progrès surprenant : il se tient tout seul debout, il marche quand on lui tient la main. Je suis sur que d'ici 1 mois, il smarchera !

Pourquoi, je vous écris tout cela, je ne sais pas. Je me suis toujours débrouillée toute seule dans la vie. Et ici, je pense que je n'arrive pas à accepter ce diagnostique de dépression ! Je ressens les choses comme un échec personnel, même si je suis consciente que je n'aurais pas tenu longtemps ainsi.

Mes émotions sont trop embrouillées !

Passez une bonne journée.

Chantal

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Message #14

#14 Posté le par titejin

Rebonjour Chantale,

Pour ce qui est de l'aide,je te propose fortement d'en demander.Si tu désires voir un psychologue, demande-toi bien s'il t'aide pour vrai. Je te dis cela car avant d'être hospitalisée je voyais un psy. Comme je n'en avais jamais rencontré avant (pour moi-même) je croyais que tout était ok.
Quand je suis sortie d'hôpital, j'en ai rencontré un autre et ça a fait une énorme différence. J'avais besoin de me confier ok, mais surtout de me faire remettre les idées en place de me faire dire quoi faire. J'ai découvert mes patterns et ça m'évite de tomber dans le panneau ou de tourner en rond.

Pour ce qui est du retour au travail, peut-être que ton médecin te fera commencer graduellement. Ne t'en mets pas trop sur les épaules en partant. Ne te fixe pas de délai.Ex. à telle date je dois être revenue à temps plein. Ça ne fait que mettre de la pression et on en a pas besoin. Je te donne ces conseils parce que moi j'ai fait le contraire. Je pensais recommencer à travailler en sept 06 et être à tps plein après Noël. Eh bien je suis encore à temps partiel et pour le moment j'ai atteint un plafond.
Ah oui, avec mon psy j'ai réfléchi à mes vraies priorités (parce qu'avant tout était une priorité) et les moyens que je vais prendre pour les prioriser. Je parle de mes enfants.Eh bien, je crois que tu en est rendue un peu là.

Prends soin de toi

Message #13

#13 Posté le par cbacba

Merci pour ton témoignage titjine.

En effet, ce n'est pas une décision facile à prendre.

Je viens de passer deux semaines assez fatiguantes. Tout mon petit monde, même mon époux ont eu la grippe. J'avais l'impression d'être dans un hôpital. J4ai dû tout gérer. Je l'ai fait, mais maintenant je me retrouve dans le même état d'esprit qu'il y a un mois. Je n'en peux plus !!

Je pensais que l'école ne renouvellerait pas mon contrat, mais le directeur l'a renouvellé. C'est vrai que pour moi, c'est bien au niveau de mes droits. De plus, je suis dans un poste vacant et donc possibilité d'avoir un statut définitif....

Mais je reste avec les mêmes questions en suspens : "Suis-je capable de reprendre après les vacances de pâques ? Ai-je envie de revivre ce rythme infernal? Et le bien être de mes enfants .... Qui s'occupera d'eux quand ils seront malades ?

Mon médecin me conseille d'aller voir quelqu'un pour m'aider, mais je n'arrive pas à me décider ! En fait pour le moment, je rêve d'avoir la paix pendant quelques temps sans réflèchir, sans ne devoir rien gérer et enfin me reposer ! Mais c'est pas possible ....

J'ai l'impression de ressasser toujours les mêmes choses....

Chantal

Message #12

#12 Posté le par titejin

Bonjour Chantal,

je n'ai pas l'habitude de prendre la parole dans des forums, je me comptente de lire. Ta situation m'interpellait car elle est similaire à la mienne.

J'ai 30 ans et je suis orthopédagogue dans une classe d'élèves en difficulté. J'avais tout pour être heureuse:emploi, maison, mari , un enfant. Je m'investissais à 100% dans ce que j'entreprenais et physiquement rien ne m'arrêtait. Mais voilà 2 ans, après l'accouchement de ma deuxième fille (l'autre avait 2 ans) tout s'est mis à mal aller. Elle avait des problèmes de santé que les médecins n'arrivaient pas à identifier. Mon père est tombé gravement malade et j'en passe... Je fonctionnais à plus de 100%. Je ne dormais presque plus, mon mari était très peu à la maison. Puis ce fut la débâcle:idées suicidaires et hospitalisation de 4 mois en psychiatrie. Diagnostic: dépression majeure. Je n'acceptais pas ce qui m'arrivait: je ne voulais pas d'aide et ne voulais pas prendre de médicaments.

Après ces mois difficiles pour moi et mes proches, je suis retournée à la maison avec du soutien et une médication appropriée.

Tout cela m'a poussé à la réflexion (c'était le temps!). J'ai parlé à mon mari et nous avons défini nos priorités et les moyens à prendre. Il est maintenant plus souvent à la maison. J'ai choisis mes enfants au lieu de mon travail Et de mes enfants. Tout ne peut-être sur un même pied d'égalité. Ne penses-tu pas?

Je suis aussi à statut précaire et en retour progressif. Quand tout sera revenu à l'ordre, je veux prendre une anné à la maison avec nos filles tandis qu'elles y sont. Mon mari m'appui à 100%, quitte à se serrer la ceinture. Ensuite, dans la mesure du possible, j'envisage tout comme toi le travail à temps partiel. Ce n'est pas une décision facile à prendre. C'est un peu avouer son incapacité à tout faire come on le voudrait.

Quand je doute de mes choix je me demande (indépendamment de ce que les autres peuvent penser): qu'est-ce qui est réellement important?

J'espère que mon expérience te rassurera dans ce que tu as vécu.

Bonne chance

Re: Le temps

#11 Posté le par klysta

tout d'abord, merci.
on pense être seule et une réponse vous montre que la solitude on se la créee souvent.
cette dépression m'a permis d'arrêter le canabis
d'exorciser une agression sexuelle faite quand j'avais 10ans par mon cousin, et d'essayer au quotidien de trouver ma place de femme.
ce n'est pas facile!!!
à 37 ans je suis encore cette petite fille qui a peur.
merci merci encore

je te comprends. moi cela fait deux mois que je suis arrêtée :? je n'arrive pas à inverser la vapeur.je vais voir un psy chaque semaine, je suis sous anti dépresseur, je parle beaucoup de moi( cela me semble un rien narcissique), je me culpabilise beaucoup, je ne sais pas comment en sortir.
je sais que je suis sur la bonne voix mais je suis impatiente, cela n'arrive pas aussi que je le voudrais.
enfin....

Le mot d'ordre dans ta situation est ACCEPTER. Deux mois c'est encore trop tôt pour voir la guérison. Ça prend du temps avant de voir la lumière au bout du tunnel. Moi aussi, J'ai des mauvaises journées mais ça passe, Seulement le temps peut t'aider dans cette situation. C'est plutot quoi faire en attendant. Tu dois faire quelque chose qui nourrit ton estime de soi. te valorise. Tu peut essyer plein de trucs. Pour moi, c'est l'art, pour d'autres c'est le bénévolat, Il n'y a rien de plus valorisant que de s'occuper des autres, ça donne un sentiment de réalisation. Ça peut être avec des enfants ou des personnes agées ou des handicapés. Respecte tes limites par contre car le but n'est pas de fuir mais laisser passer le temps
et de se retrouver. De trouver SA place dans cette société. Des fois, c'est dans ces situations que l'on trouve sa vraie voie.

En espérant t'avoir donné des pistes de solutions pour éclairer ta lanterne, Lanterne si précieuse dans ces temps sombres. Garde espoir!!! Ne lache pas et prend bien soin de toi!!!

Bonne journée

Message #10

#10 Posté le par cbacba

Bonjour,

Je n'ai pas eu le temps de me connecter avant. Même si je suis en repos, je dois quand même m'occupper de mes enfants.

Il est vrai que ce We, j'ai passé beaucoup de temps avec eux, cela m'a fait du nien. Mais, je me suis rendue compte aussi que j'avais perdu la patience que j'avais il y a 2-3 ans.

J'ai beaucoup discuté aussi avec mon époux, il a pris conscience lui aussi, qu'il ne profitait pas de nous, que le peu de temps où il voyait ses enfants, il était fatigué où il s'enfermait pour avoir un peu de tranquilité !

Comme tu le dis Alipich, la société à l'heure actuelle nous fait perdre les vrais valeurs de la vie. C'est ce que je rumine depuis la naissance de ma première fille. Rien n'est fait dans la société pour que un des parents puissent être vraiment présent sans remord, sans culpabilité près de ses enfants. Avoir quelqu'un qui reste, même quelques annèes, près de ces enfants pour être présent pour eux, être là quand ils sont malades, partager des moments de loisirs, les aider dans leur apprentissage, leur découvert est devenu un LUXE ! Mais si on laisse le matérialisme de côté, et que l'on privilège la qualité de vie, cela vaut la peine de quelques sacrifices.

Dans les différentes écoles où j'ai enseigné, j'ai rencontré des élèves qui ne respectaient plus les adultes. Mais cela est-il vraiment de leur faute ? Les parents et autres proches sont les personnes de références des enfants, des adolescents. Tous les jours, on court après le temps, on devient agressif, on n'a plus le temps de partager du temps avec ses enfants. Ou alors, on le fait, mais on a autre chose en tête. On est pas à 100% pour eux, on compte le temps. "Ok, je passe 10 minutes avec toi, après je dois faire ceci ou cela. Tu devras t'occuper tout seul !"

Ce n'est pas une vie ni pour eux, ni pour nous ! Quand ils voient cela, ont-ils vraiment envie de devenir adulte ?

Je suis peut être dur dans mes propos, mais la vie est trop courte. Il faut la vivre et non pas survivre !

Cependant, dans mon cas, mes enfants ont besoin de nous maintenant. Je vais arrêter quelques temps pour reprendre mes marques et me réorganiser avec en priorité mes enfants ! Ensuite on verra.

Je vous remercie de vos témoignages.

Je sais que la route pour moi est longue. Car, même si je suis en repos, j'ai encore l'impression de travailler à temps plein. Je n'ai pas de répit ( la voiture est en panne au garage, une de mes filles, aujourd'hui fait la grippe, demain mon directeur veut me voisr je suppose qu'il ne va pas reconduire mon contrat et va me culpabiliser ).

Mais, je suis consciente que c'est pour un meilleur bien être pour moi et ma famille ;o)

Bonne journée

Chantal