Ma mère et moi...

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Ma mère et moi...

#0 Posté le par Alexia_77

Je me présente, je suis nouvelle ici : Alexia, 18ans.

Ma mère et moi avons toujours eu une relation conflictuelle et sans réelle marque d’affection, néanmoins, je ne peux dire le contraire, j’ai été gâtée (argent, jouets étant petite, divers cadeaux…)

Pour des broutilles, il arrivait donc qu’elle hurle en me menaçant que si elle se laissé aller, elle me tuerait ou alors qu’elle souhaite tout haut devant moi, ma majorité pour que je plie enfin bagage…
Ma réaction devant elle, je tempête aussi mais craque vite, j’entends par là, fuite ou crise de larmes.

Une fois, j’avais 15-16ans, (ça restera à jamais gravé dans ma mémoire) nous avons eu une telle dispute (à propos de mon ordinateur, encore une bêtise insignifiante…) qu’elle m’insulta (mots très crus) et elle me lança mon miroir (assez costaud !) à mes pieds. Il se brisa et ses morceaux s’éparpillèrent un peu partout, sur le carrelage du salon. Incapable de répliquer devant un tel geste, les larmes aux yeux, je m’accroupis, puis délicatement pour me « calmer » et attirer son attention, je pris un fragment de verre et me coupa délibérément au niveau du poignet, en prenant bien soin de laisser couler mon sang sur le sol et sur mon gilet…
Elle le remarqua et me dis « Arrête de faire ta mijaurée et ranges moi tout ça quesque tu attends !! » J’ai tout nettoyé et j’ai claqué la porte en sortant de chez moi. Je suis resté 2h à errer dehors, à pleurer comme une madeleine, en me disant qu’il fallait que je n’en finisse, ma mère ne m’aimais pas alors à quoi bon ? Au bout de 2h et demie, mon téléphone portable sonna et ma mère me demanda « tu comptes rentrer à quelle heure ? » comme si de rien n’était…

J’ai toujours été de nature fragile et sensible, j’aurais beaucoup aimé être vraiment proche et complice avec ma mère, mais cet acte là, jamais je ne pourrais l’oublier… Je suis rancunière de base, mais sachant aussi qu’elle ne s’est jamais excusé pour ce geste…

Souffrant de ce manque d’amour, ma sœur (21ans) absente, mon père ne s’impliquant pas beaucoup dans la vie de famille, je comptais incessamment sur l’affection de ma mère qu’elle fut toujours incapable de me donner…

Le pire, c’était d’entendre mes copines parler de leurs mères, de leurs activités ensemble, j’étais jalouse à en crever…

Ma grand-mère mourut quelques mois plus tard, j’y étais profondément attachée. Mon premier enterrement, la première fois que je voyais un mort… Ce fut très dur pour moi.

Je commença à me mutiler, à sombrer dans une profonde dépression, fumer, boire, prenant tous les risques puisque ma vie ne m’étais plus précieuse, en espérant secrètement que ma mère s’en rendrait compte et culpabiliserais ou bien me viendrais en aide…

Je séchais les cours pour aller pleurer sur la tombe de ma grand-mère…
Ma mère se rendit compte de mes cicatrices sur les bras, fit semblant de ne rien remarquer, pour enfin me déclarer « tu as un sérieux problème toi, faut te faire soigner ma pauvre fille… !»

Deux semaines plus tard, j’étais seule chez moi tout le week end, ma mère m’apella pour savoir si tout allait bien à la maison, nous avons eu un furieux accrochage, elle me raccrocha au nez et c’est là que j’ai craqué.

J’ai avalé deux boites entières de paracétamol.
Quand ils sont rentrés 1h après, j’ai tout avoué… Mon père, en pleurant, m’a fait monté dans la voiture, ma mère a suivie et on a foncés à la clinique…

Lavage d’estomac, 4 jours d’hosto.
J’ai eu la surprise de constater que j’avais rendu ma mère triste, elle venait en pleurant à l’hôpital et ma sœur m’avait confiée qu’elle l’entendait sangloter le soir...
« Personne ne s’est aperçu de ton état et on s’en veut tous de ne pas avoir su t’aider quand tu en avais besoin » m’avait dit ma soeur.

Les quelques mois après mon acte, ce fut « magique », ma mère évitait tout conflit, mon père faisait attention à moi, je voyais ma psy qui était adorable et quelques fois même, accompagnée de ma mère…
On pleurait toutes les deux en décrivant nos rapports quotidiens…
Un an plus tard, ça a recommencé (le temps qu'elle oublie dirons-nous…)
J’avais arrêté de voir ma psy (je n’y voyais aucune amélioration), les disputes on repris, je ne pouvais m’empêcher de pleurer.
Pas une seule fois, elle n’est venu me consoler ou simplement, ce que j’ai toujours espéré, me prendre dans ses bras en me disant qu’elle m’aime plus fort que tout, qu’elle est désolé, qu’elle s’en veut…

Bref, j’ai voulu être brève mais finalement ce n’est pas si facile, une fois emportée dans ses souvenirs et son récit, il est dur de ralentir la cadence, je m'en excuse…

Aujourd’hui, je suis différente des autres, je n’arrive pas à avoir un copain à long terme (ça dure généralement grand maxi 1mois), pas assez sûre de moi, j’ai toujours peur de décevoir, j'essaye ou je voudrais être totalement parfaite, je reçois très mal les marques d’affection et je suis souvent sur la défensive...

Je me sens tellement inférieure que pour moi, je ne mérite aucun homme.
La seule chose pour moi qui compte vraiment, ce sont mes amis proches. Sans eux, sans les voir, je dépéris totalement…

Pensez-vous que cela puisse avoir un lien avec la relation que j’ai avec ma mère ?

Merci pour tout et surtout merci d'avoir eu le courage de lire mon récit jusqu'au bout…

Messages récents

Mère vs fille

#16 Posté le par LaGrande2

Chère Alexia,

je pense comprendre ce que tu peux ressentir. En fait, je nous reconnais, ma mère et moi, au travers ton ''histoire''.

Pour ma part, modifier la dynamique de la relation entre ma mère et moi, me demande beaucoup d'énergie. Et je m'adapte tranquilement à une nouvelle méthode pour arriver à m'affirmer et exprimer mes limites. J'ai décidé d'arrêter d'être docile à tout prix. Je n'ai plus le goût de souffrir à cause de ce qu'elle n'est pas capable de me donner ou de ce qu'elle cherche toujours à contrôler.

Or j'investi positivement au lieu de chercher à entrer dans des confrontations interminables et essoufflantes. Oui, ma chère! dorénavant je me donne le droit de reprendre le contrôle sur ma propre existance. Le bonheur..? ...c'est à moi d'y travailler! ...mes colères, mes rancunes..? ...c'est à moi de les chasser!

Ma mère est comme elle est et moi je suis comme je suis.

C'est maintenant à mon tour d'être maman. Ma petite est âgée d'un an et je fais mon possible pour transmettre mon amour en tout équilibre.

C'est tout.

...et toi, Alexia... qu'est-ce que tu pourrais utiliser comme moyens pour arriver à être heureuse?

... 8)

GeNeviève

Message #15

#15 Posté le par Jomie

Bonjour Alexia,

J'ai connu sensiblement la même chose que toi. Injures, insultes, cris, dénigrement devant la famille, la parenté, et mes amies. Et aucune marque d'affection; pas de caresses, pas de mots doux, pas de consolations....

Pour essayer de la changer, je me suis aussi coupé le poignet avec du verre... Aucune réaction, comme si j'étais invisible. La seule conséquence fut que mon père se mit à pleurer. Car il subissait la même chose que moi.

Déjà à 5 ans, j'étais la mère. Je devais l'embrasser et la cajoler quand elle pleurait, je devais tout faire pour désamorcer la bombe quand elle allait exploser pour des riens. J'avais une mission... épargner le plus possible ma famille de ses crises.

Un conseil qu'on m'a donné, c'est de trouver une femme plus agée, avec qui on peut parler de tout. Une tante, une voisine, la mère d'une amie... et ça marché pour moi.

Dernièrement j'ai appris par-ci par-là que ma mère n'a pas été aimée par sa mère. Sa mère embrassait ses soeurs devant elle, en l'ignorant. Je conclus que c'est pour ça que j'ai du la chouchouter. Elle a manqué d'affection. Peut-être que c'est la même chose avec ta mère ?

Ajoud'hui elle me dit toujours qu'elle m'aime. Et ça me frustre car on dirait que rien n'est jamais arrivé. S'en rappelle-t-elle ? Quand elle m'embrasse, je ne ressens rien, c'est tout simplement désagréable.

Bon, j'ai trop parlé de moi.

La vie peut être décourageante quand on part du mauvais pied, mais je te dis que ça vaut la peine de chercher le bonheur. Essaie de foncer vers le futur et laisser tomber le passé. Même si ce n'est pas facile. Mais tu le mérites, toi aussi tu as droit au bonheur.

Bonne chance.

coucou Alexia

#14 Posté le par sitael1970
8O
idem histoire que la tienne :
mère violente et physiquement et verbalement
en plus un père éffacé, abscent car ambitieux
donc voilà le topo : grandir dans un monde de déchirements, angoisses, pleurs et tou le reste
mon dieu quelle enfance de merde
et à 37 ans j'ai enfin pigé que cela ne seravit à rien de vouloir etre le centre de son attention, d'un amour qu'elle n'a pas reçu car elle a aussi eu une sale enfance et par conséquent je paie en quelque sorte le tout, l'addition si tu veux.
Que de chagrin de blessures, de manque de confiance en moi, de non investissement amoureux car trop peur d'etre abondonnée et rejetée et quand bien m^meme on m'en témoigne et bien je la fuis(l'intimité) donc tu vois j'ai pas fini.
Prendre le recul nécessaire et respirer un bon coup.
A petits pas car chaque jour mérite d'etre vécu dans la sérénité et l'équilibre, aussi fragile soit-il.
Courage,
je t'embrasse très trsè fort.

Message #13

#13 Posté le par Alexia_77
Merci encore une fois à tout le monde pour vos réponses...
Je vais essayer de suivre vos conseils.
Grosses bises !
Alexia.

Il n'y a pas de recettes magiques!

#12 Posté le par sun_so

Bonjour Alexia,

En lisant ton récit et les réponses que quelques personnes t'ont données, je ne peux m'empêcher de te mettre en garde: fais attention aux formules toutes faites du style ''pense à toi, éloigne toi d'elle, bâtis-toi une estime de toi, retrouve-toi, etc''. Il n'y a pas de recette magique! Et qu'est-ce que ça voudrait dire ''pense à toi'', par exemple?

Je crois que tu penses à toi justement en parlant de tes souffrances, et le fait que tu aies pris l'initiative d'écrire sur ce forum n'est-t-il pas un signe que tu recherches de l'écoute? Je ne vais pas me lancer dans une myriade de conseils car je crois que tu es la personne la mieux placée au monde pour savoir ce dont tu as besoin. La seule chose cependant que j'ai envie de te dire, c'est de ne pas hésiter Alexia à aller chercher de l'aide auprès d'un ou une professionnelle.

Je sais que tu as déjà consulté une psychologue par le passé, et que tu avais arrêté de la voir car tu ne voyais pas de progrès, comme tu le disais. Mais trouver LA bonne personne avec laquelle on a vraiment envie de faire équipe pour une thérapie, pour prendre soin de soi et mieux se comprendre, pour se donner enfin ce que l'on nous a jamais donné dans notre enfance, ça ne se trouve pas en criant ''ciseaux''. Il ne faut pas hésiter à magasiner son psy, quitte à en voir 2-3 différents s'il le faut pour tester avec lequel on se sent le plus à l'aise. N'oublie pas non plus qu'un psy n'est pas comme une amie; c'est un professionnel, capable de neutralité et formé pour faire le travail délicat qu'est l'accompagnement des humains dans leur processus de guérison et de changement.

Je te souhaite tout le meilleur Alexia, tu me sembles être dotée d'une grande sensibilité et ça, c'est une qualité très rare chez les humains!

Bonne poursuite,

chaleureusement,

Sonia, Montréal

Message #11

#11 Posté le par hevi

Bonjour Chère amie,

Je viens de lire la douleur que tu portes sur le coeur concernant ta maman.
Laisse- moi te dire qu'une maman n'est pas une copine. Ta maman a dû vivre quelque chose pendant ta grossesse, ou une histoire avec ton papa et inconsciemment, elle a fait un transfert sur toi.
Même si aujourd'hui, tu ne vois que la souffrance dans cette relation, il y a là caché sous la cendre le feu de l'amour qui peut à tout moment rebruler.
Cette relation conflictuelle mérite aussi qu'il y ait un médiateur: ton papa.
Si ça se trouve tes parents ne se parlent pas beaucoup, et que peut-être ton papa, ne montre pas tellement de signe d' affection envers sa femme???
Mais seulement si tu quittes la maison, ta maman va se sentir culpabilisée et çà ne va pas l' aider.
A mon humble avis, je suggère que vous ayez une discussion, ou un jeu de rôle où chacun exposera son point de vue, et par là, réapprendre petit à petit à s' apprivoiser.
La fuite en avant ne résoudra pas le problème, car une maman, on en a qu'une, et quelque soit son âge, on a besoin de sa mère.
Bon courage.
HEVI.