Harcèlement

Bonsoir, je viens de m'inscrire sur ce site dans le but de pouvoir discuter avec des femmes qui vivent le même enfer que moi...

Alors que je venais de me séparer du père de mes 3 enfants, il y a 10 ans j'ai rencontré un homme. Je me souviens de ce que j'ai dis à ma mère en rentrant du premier rdv que je lui avait accordé " Je ne le reverrais pas quelque chose sonne faux" Et pourtant j'ai accepté un second rdv et au bout de quelques jours j'en suis tombée éperdument amoureuse.

Notre relation a duré 6 mois avec bien plus de moment d'attente que de bonheur, pourtant je m'accrochais, mais il m'a jeté comme un objet trop encombrant, quelques temps après, j'apprenais qu'il n'était pas libre.
J'ai mis 14 mois à me remettre de cette rupture et un jour alors que j'attendais à un feu rouge il a réapparu. A partir de ce moment là on a jamais vraiment perdu le contact, mais j'ai continué mon chemin seule et ai fait d'autres rencontres. De temps en temps, il me téléphonait et on allait prendre un café, on papotait, c'était des moments agréables ou je prenais plaisir à le retrouver et j'appréciais sa vision de la vie et ses conseils.

Il y a 5 ans il m'a demandé si j'étais encore amoureuse de lui, je lui ai répondu que j'avais beaucoup d'estime pour lui mais que les sentiments amoureux avait disparu, à la même époque, il m'apprenait qu'il venait de quitter sa compagne, avec laquelle il vivait au moment de notre relation amoureuse, je doutais de ce qu'il me disait mais finalment ce n'était pas mon problème.

Il y a 2 ans j'ai quitté le petit appartement dans lequel je vivais pour m'installer dans une grande maison avec mes 3 enfants et c'est à ce moment là que mon cauchemar a commençé. La maison dans laquelle je m'installais avait besoin de pas mal de travaux et j'avais pris la décision de les faire petit à petit, il m'a proposer son aide aussi bien en main d'oeuvre que financière, en me disant que je pourrais le rembourser à mon rythme, je frenais tant bien que mal mais il arrivait toujours à déjouer ce que je mettais en place pour me donner et m'offrir toujours plus, cela lui permettait de venir tous les jours chez moi. A ce moment là je mettais un terme à une relation à cause d'une trop grande distance kilométrique. J'ai fait l'erreur fatale de recoucher avec cet homme et petit à petit, il m'a enfermé dans une cage dorée, j'ai recommençé à l'attendre et pourtant je n'en étais pas retombée amoureuse.

Il y a un an, j'ai appris par une personne étrangère qui à trop parler, que sa compagne d'il y a 10 ans était toujours présente dans sa vie, je lui ai alors dis que je le quittais et il m'a menacée pour la première fois. Depuis ce jour là, je tente de le faire sortir de ma vie, il me laisse faire jusqu'a un certain point mais quand il voit que je m'éloigne trop il utilise des menaces d'une violence extrême. Tout y passe, mes enfants, mes amis, moi ...
Il y a quelques mois, il est passé à l'acte et je me suis retrouvée à l'hôpital avec un tympan perforé et l'arcade ouverte.

Aujourd'hui il en est au coup de téléphone anonyme, dégradation de véhicule d'une amie, de mon fils sans jamais laisser aucune preuve, juste le doute et bien sur me dire que si j'ai un problème financier pour couvrir tout les dégats, je peux compter sur lui, je refuse tout en bloc. D'un autre côté il devient fou quand il ne sait pas où je suis, je dois le tenir informer de mes horaires de travail sinon il débarque chez moi et menace, me dis que je suis ingrate, alors que lui m'a tout donné, je ne culpabilise plus.

Je suis infirmière en psychiatrie, j'en connais pas mal sur les manipulateurs par le fait que je suis en contact direct avec eux et aussi que j'ai lu énormément d'ouvrage sur eux. Quand j'ai pris conscience que j'étais victime de l'un d'eux, comme toute bonne personne mamipulée, je faisais le vide autour de moi en mentant à mes amis, d'où je n'osais plus les voir pour ne pas être obligée de mentir. Il y a quelques mois j'ai entamé une psychothérapie, qui me fait avancé mais le stade auquel je suis ne me convient pas , je veux qu'il disparaisse totalement de ma vie, je veux couper tout contact, Grâce à ma psychothérapie, aujourd'hui je ne ment plus pour cacher ce que je vis et je me sens entourée, c'est une valeur inestimable mais je sens malgré tout que je perd pied, et de plus en plus à me dire que cela ne se terminera jamais, ou en tout les cas me dire qu'après ca, je n'arriverais jamais à me reconstruire, mes désirs de femmes sont inhibés, mes sentiments aussi, je ne me met même plus en colère, je ressens juste la peur, qui me paralyse de tout ce qui pourrait le mettre en colère, raison pour laquelle je n'ai pas déposer plainte pour les coups.

Ce message est destiné à celle qui s'en sont sorties mais aussi à celle qui vivent le même enfer.

Bonjour ,

Il y a quelques mois je vous faisais part de ma détresse, je reviens sur le site pour la première fois depuis longtemps, je viens de lire ton poème , Kelia, comment parler aussi justement de cette violence quand on ne la vit pas, j'espère pourtant me tromper car je ne souhaiterais ce calvaire à personne. Ton poème me va au fond des trippes car je n'oublie pas et pourtant s'il me tenait à coeur de revenir déposer un message , c'est pour rendre espoir à toutes celles qui vivent cet enfer.
Mon premier message date du mois d'avril , je pense, j'étais au bout du rouleau, pensant de plus en plus au suicide, seul l'amour que j'ai pour mes enfants m'a tenu en vie, au moment ou je vivais ce calvaire très peu de personnes étaient au courant de ce qu'était ma vie. C'est honteux de raconter ce genre de choses et très difficile. Je ne voulais pas qu'on pense de moi que j'étais une lâche et personne autour de moi n'a jamais su que tout était près si un jour ca devenait vraiment trop dur, je suis infirmière, il ne m'a pas été trop difficile de choisir les bonnes molécules et les bonnes doses, j'ai chipoter comme ca quelques temps dans mes bouquins pour ne pas me rater si j'avais du passer à l'acte. Voilà ou j'en étais, et contradictoirement le fait qu'il me reste le choix de mourir ou non m'a permis de vouloir vivre malgré le fait que cet homme m'a amené bien près de la mort.

C'était le 2 mai, une fois de plus il m'avait harcelé par téléphone toute la nuit, ce jour là j'ai rassemblé tout mon courage il fallait que d'une manière ou du d'une autre ça s'arrête, j'atais prête à ne pas avoir le temps de réagir et de subir une fois de plus sa violence. J'étais toujours au lit, il était 7 heures quand il m'a téléphoné en me demandant que je lui offre une tasse de café, pour la première fois j'ai refusé, j'ai entendu au son de sa voix qu'il était très en colère et deux minutes plus tard, il était à l'entrée de ma chambre, il s'est introduit chez moi par la porte de derrière, heureusement ma fille âgée de 18 ans était levée et quand elle l'a vu rentrer, elle l'a suivi la peur au ventre. Il était dans un tel état de colère et de haine qu'il n'a même pas remarqué que je donnais le signal à ma fille d'appeller la police. Ils sont arrivé très vite, lui ont demandé de sortir, devant eux ils répétaient qu'il était juste venu me dire qu'il m'aimait et pensant que les policiers ne le remarquait pas me murmurait qu'il allait me tuer. Il n'a pas été arrêter, ils ont juste contrôlé sa voiture.
Au départ des policiers il est resté toute la journée en face de chez moi, sachant que la loi l'y autorisait. Il m'a fait savoir qu'il possédait armes, grenades vitriol et qu'il ne nous raterait ni moi ni mes 3 enfants. Ce soir là, on a quitter notre domicile et nous nous sommes cachés chez un couple d'amis, une semaine plus tard j'avais les clés d'un autre logement et y emménageais, j'ai changé de numéros de téléphone.
Par toutes ces démarches, j'avais cesser d'être sa chose, il perdait son jouet. Bien sur comme un enfant capricieux cela l'a rendu très furieux, mais bien malgré lui, je lui ai fait comprendre que je ne voulais plus jouer.

Je suis en thérapie depuis le mois de décembre 2007, j'ai encore du chemin à faire mais j'ai compris une chose: tant qu'une femme battue se positionne en victime, elle ne peut que subir, une fois qu'elle devient consciente de ses responsabilité dans cette relation malsaine et destructrice c'est seulement à ce moment là qu'elle peut agir. C'est dur à admettre, mais c'est la triste réalité.

Aujourd'hui, doucement je tente de me reconstruire, seule avec mes enfants et mes amis. La seule chose que je n'ai pas changé c'est mon lieu de travail, j'y suis trop profondément attachée. Quand je m'y rend, l'angoisse monte encore très souvent, et ce qui me permet de vivre ces moments c'est que travaillant en psychiatrie quand je suis sur place je suis en sécurité, il ne pourrait pas s'introduire facilement. Là ou j'habite est un endroit sécurisé et je suis certaine que celle qui vivent cet enfer comprendrons l'exemple que je vais donner: Prendre une douche, quand je suis seule sans avoir besoin d'entendre ce qui se passe autour de moi est un vrai moment de répis. Ces moments me permettent de réapprendre à vivre. Mais il y a des étapes essentielles par lesquelles nous devons impérativement passer si on veut guérrir.

Réapprendre à s'aimer soi même, car les coups sont une chose mais les paroles qui les accompagnent font aussi bien des dégâts et l'estime de soi n'est plus que ruine. Mais une chose qui est très importante aussi à mon sens c'est de rendre la vrai place à ce bourreau, il n'est qu'un homme, il est loin d'être un Dieu tout puissant. Le chemin est long et difficile mais je guérrirais pour être capable un jour de me laissé aimer par un homme sain et bon.

Mon message est long mais je voulais vous apporter ma vision des choses afin de rendre espoir à vous toutes, compagnes d'infortune. Rien n'est fatalité... Courage, courage, courage!!!

Ton histoire me touche beaucoup...

voici un poème que j'ai composé pour souligner le courage de ces femmes, de celles qui ont le courage de partir....et celles qui malheureusement restent....

Quand l’amour fait mal…..

Quand je t’ai rencontré,
Jamais je n’aurais pensé,
Qu’un jour tu allais me frapper
Et pourtant tu dis m’aimer….

Tu passes tes journées à crier,
Sans que je saches pourquoi,
J’en viens à sursauter,
Juste à entendre ta voix…

La première fois que tu m’as frappée,
Tu t’es tout de suite excusé,
Promettant de ne plus recommencer
Les autres fois où tu m’as frappée,
C’est moi qui a dù m’excuser…
De t’avoir contrarié….

Tu dis que je ne fais rien de bien,
Et tu serres les poings,
Je commence déjà à trembler…
Et tu ne m’as pas encore touchée…

La peur s’est installée en moi,
Et chaque jour, elle est là….
J’ai si peur de toi
Que je ne te quitte même pas…

Pourtant je devrais,
Avec tout ce que tu m’as fais,
Tous ces coups, tous ces bleus,
Même quand je ferme les yeux,
Je te vois encore,
En train de frapper mon corps
Je te supplie d’arrêter,
Mais tu refuses de m’écouter…..

Tu me dis ensuite que tu es désolé,
Tu me demandes de te pardonner….
Tu dis m’aimer…
Mais chaque jour, c’est à recommencer.
Ça dure depuis des années...
Mon corps, mon coeur et mon âme sont brisés
Tu es en train de me détruire,
Et si ça continue, je vais en mourir...

Ça doit s'arrêter.....
Je ne peux plus continuer
Aujourd’hui je suis décidée,
Je vais te quitter
Je n’en peux plus,
D’être une femme battue
Je dois penser à moi,
Et ne plus vivre avec toi
Je me dois de le faire,
Pour sortir de mon calvaire…

Ce ne sera pas facile je le sais,
Mais il y a des gens pour m’aider
Personne ne mérite d’être violenté,
C’est dur, mais je vais y arriver
Car je serai bien entourée
Et tu ne pourras plus me manipuler.

Je reprends ma vie,
Entre nous tout est fini
Tu ne sais pas ce que c’est l’amour…
Mais j’espère que tu le comprendras un jour….

Bon courage à toutes!