Mère toxique

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retour d'une disparue!

#24 Posté le par Hosomaki

Bonjour à tous,
je suis désolée d'être disparue sans rien dire l'année dernière, mais j'ai eu à passer un moment affreux et j'en ai perdu la force de venir raconter ce qui m'arrivait. Mais je suis de retour. Après avoir envoyé mes lettres et subit le mépris de ma soeur et les accusations de ma mère qui me disait que je rendais mon père malade, j'ai finalement reçu un coup de fil de ma mère qui, croyez-le ou non, s'excusait de ce qu'elle m'avait fait (elle ne s'étais jamais excusé de rien auparavant). Évidemment, elle a fini par me dire qu'en fin de compte, tout ce qui arrivait était de ma faute, parce que je ne me confiais pas suffisamment à elle, mais bon, elle avait tout de même fait l'effort de faire les premiers pas et de demander pardon. Alors après ça, j'ai recommencé à la voir de temps en temps, par petites doses, afin de tenter de conserver une certaine relation au moins diplomatique avec elle. Avec la force nouvelle que j'avais et mon intention de ne pas me laisser faire encore une fois, je savais maintenant lorsqu'elle tentait de me manipuler et je ne me laissais pas faire. Je réussissais à garder mon sang froid et à ne pas me laisser atteindre. Et elle faisait vraiment des efforts pour s'améliorer. Je pense qu'elle est tout de même devenu une meilleure personne, du moins pendant un certain temps. Mon père, quant à lui, ne s'est jamais excusé (et je ne pense pas qu'il le fera un jour) et ma relation avec lui est devenue très froide. Ça m'a beaucoup fait de peine au début, mais maintenant je me dis que c'est son choix. Il choisit de ne pas faire d'efforts pour moi, je comprends très bien le message.

Mais bon, revenons au vrai problèmes, ma mère. J'ai dit qu'elle avait vraiment essayé très fort au début, et c'est la vérité. J'en ai été grandement étonnée. Mais ça n'a pas duré, vous vous imaginez. Mes parents ont toujours eu des croyances ésotériques très radicales, extrêmes et douteuses. Lorsque j'étais plus jeune, ils faisaient partie d'une communauté ésotérique dans notre village et ils me faisaient faire des trucs vraiment étranges. Je vivais dans ce milieu fermé aux autres et franchement malsain, ça m'a vraiment bousillé une grande partie de ma vie, d'autant plus que je suis plutôt du genre "esprit scientifique", je ne cadrais vraiment pas dans le milieu. Et comme je me sentais rejetée de ma propre famille, j'ai fini par me laisser prendre à leur jeu et à faire semblant, puis à y croire pour vrai. Dans mon village, on parlait de nous comme de sectaires, ce qui, vu de l'extérieur, était très normal. Ce n'est pas exactement ce que c'était, mais ça n'en était pas loin. Enfin bref, disons qu'à cette époque, je représentait un très grand espoir de succession pour mes parents. Mais dès que je suis partie de la maison, je me suis libérée de ces antécédants ésotériques problématiques et ils m'en ont voulu, mais ils ont finalement tranquillement abandonné le milieu à leur tour. Mais quand j'ai cessé de leur adresser la parole pendant quelques mois à l'été 2008, lorsque je suis revenu, leur communauté se reformait et c'était encore plus fou que dans mon adolescence. Mes parents se prenaient pour des Messies et ils voulaient "sauver" le village de toute sa "noirceur", ouvrir un "centre de soins" divers en médecines alternatives, formation ésotérique et autres. Ma mèe voulait d'ailleurs que je lui fabrique un costume de gitane pour qu'elle fasse des consultations de tirage de runes et de dés de la destiné. ce que j'ai refusé de faire. De plus, ma mère m'avait trouvé un remplaçant, qu'elle appelait "mon fils" et tentait de me l'imposer en tant que frère. Elle l'a installé dans l'appartement à côté de chez elle, dont elle est propriétaire et où j'étais supposé emménager avant de décider de refuser son offre pour m'installer chez mes beaux-parents. Elle lui a aussi acheté du matériel professionnel, lui a donné tous les meubles qui devaient appartenir à ma soeur et à Noël, elle lui a même fait décorer le sapin familial, que ma soeur et moi avions toujours très hâte de décorer ensemble. Il a aussi passé le réveillon avec nous. Ça m'a carrément jeté par terre. En plus, à chaque fois que je voyais mes parents, ils ne faisaient que parler de trucs ésotériques comme d'évidences, sans jamais avoir d'égard envers ma divergence d'opinion ou celle de mon copain. Ils tentaient sans arrêt de nous convaincre. Et c'était la même chose au téléphone, ma mère me demandant même si j'étais jalouse de "mon frère". Non mais! L'amélioration a été de courte durée!

Mais j'ai tenu bon quand même. Avec mon père, toujours la froidure, et avec ma mère, toujours le même refrain. En plus, je suis entrée en théologie à l'université, alors là! Le mépris total! Mes parents sont totalement anti-christianisme et ils se moquaient constamment de ce dont je leur parlais. J'ai eu aussi a affronter ma soeur et leurs amis ésotériques qui tentaient tous de me dissuader d'aller étudier dans ce domaine, surtout que c'était tout à fait ridicule pour moi, une apostasiée, d'aller étudier cette religion-là. Enfin, pas moyen de leur faire comprendre que les religions, en tant que phénomènes sociaux-culturels, m'intéressent tout simplement, sans que je me sente obligée d'adhérer à une quelconque organisation. J'ai donc laissé tombé, j'ai continué sans leur prêter attention et sans tenter de me justifier davantage. Par la suite, j'ai tout de même pu avoir des conversations intéressantes sur des questions de spiritualité avec ma mère, mais mon père arborait toujours sa "face de mépris" et ne parlait pas.

Disons que, bonant malant, les choses allaient neutrement et ça m'allait bien. Puis finalement, mon copain et moi sommes déménagés de chez ses parents parce qu'ils sont du même type que les miens (sans la dominance ésotériques) et qu'on n'en pouvait plus. Alors nous sommes maintenant en ville, à plus de 400 km de chez eux, dans un appartement minuscule qui ne permet à aucun d'eux de venir séjourner chez nous. Mais ma mère me harcèle au téléphone et si je ne réponds pas, elle me laisse un message sur ma boîte vocale, en prenant une voix probablement volontairement trainante et teintée de tristesse ou d'angoisse pour que je rappelle rapidement. Ça a fonctionné la première fois, mais lorsque j'ai entendu sa voix hyper joyeuse au bout du fil, j'ai vite compris la tactique et ça ne fonctionne plus. Et puis, il y a deux semaines, son petit frère est décédé. Cet homme a été une inspiration véritable pour moi. Autant sur le plan personnel que professionnel. Je suis devenue une artiste grâce à son exemple. Il était bien plus qu'un oncle, plutôt quelque chose entre un grand frère et un mentor. J'ai été terriblement attristée de son départ, mais ma mère en a profité pour me faire du mal encore. Ma famille a ridiculisé mes sentiments, me disant que j'avais certainement moins de peine que les autres, sans évidemment aucune preuve ni aucune raison valable pour affirmer une telle chose. Ma mère ne m'a même pas prévenu du jour de ses funérailles, information qu'elle a daigné me faire parvenir par l'intermédiaire de ma soeur, en une simple phrase envoyée par courriel, et le tout deux jours après que ce soit terminé. Ça m'a tellement blessé. Et ensuite, elle me parle au téléphone de toute sa souffrance et elle veut que je la console, que je la déculpabilise de ne pas avoir été à son chevet au moment de son dernier souffle, etc, etc. Je suis terriblement en colère contre elle présentement, mais surtout, plus lucide que jamais. Je vois très bien l'importance que j'ai à ses yeux et je jure (même s'il ne faut pas, paraît-il) que je ne me ferai plus prendre dans ses filets.

Alors en gros, voilà ce qui m'est arrivé avec cette mère toxique depuis la dernière fois. Elle est toujours aussi sournoise et égoïste, manipulatrice et possessive. Mais moi, j'ai beaucoup changé. Je ne la laisse plus du tout dominer ma vie, je suis loin d'elle physiquement et de plus en plus émotivement. Je suis bien avec mon amoureux et nos deux chattes, dans notre premier véritable chez-nous. Je ne vais pas la voir et pour Noël, nous avons décidé de rester à la maison, de fêter sans nos familles détraquées et sans les obligations et les demandes impossibles à satisfaire.

J'ai toujours de la difficulté avec le sentiments de n'être qu'une moins que rien sans importance et sans utilité que cette femme me fait vivre, mais après ce qu'elle vient de me faire, je sais que ma colère va se transformer en force et en détermination, que je vais passer par-dessus tout ça et que je vais la combattre avec encore plus de talent et de sérénité qu'avant.

Si vous avez envie de discuter de ce type de sujet, ou que vous avez des questions, ça me fera plaisir de vous répondre. J'aimerais vraiment parler avec d'autres personnes qui ont vécu ce genre de soucis, avoir des trucs pour arriver à se sentir tout à fait bien malgré tout, ou bien partager les miens si je peux aider quelqu'un. Je suis également tout à fait ouverte pour discuter de problèmes liés à des groupes religieux invasifs ou des sectes.

Et surtout, encore milles fois merci à vous tous qui m'avez épaulé pendant le gros de la crise l'années dernière, c'est grâce à vous que je m'en suis sortie en grande partie. Je ne pourrai jamais vous dire suffisemment merci!

hosomaki?

#23 Posté le par granada
Comment ca va? On a pas de nouvelles de toi depuis presque un an...
As-tu réussi à tenir le coup? Es-tu allée voir un professionnel?
J'attend de tes nouvelles. Granada

Courage

#22 Posté le par Caroline31

Bonjour Homosaki,

Merci de m'avoir répondu. En fait quand j'ai répondu à ton message j'ai pu voir que je ressentait encore de la culpabilité que je ne savais même pas que j'avais. J'ai pris connaissance de ce que je pensait en dedans en t'écrivant. Depuis, moi aussi j'ai travaillé de mon côté sur ma culpabilité. J'ai lu tes messages et je te trouve bonne. Tu ne semble pas être sous l'emprise d'un culpabilité trop grande. Tu es capable de te séparer de tes parents et ne pas te sentir coupable et couper les ponts. C'est sain, bravo!!
Je te conseille comme granada de chercher une aide professionnelle, cela peut t'aider.

De mon côté, je me bats contre le fait de penser que je dois être punis pour les actes que j'ai faites à mon père: c'est lui qui me les as faites pas moi! Il faut que je me conditionne à ne plus le penser à chaque fois que la pensée me reviens. c'est dur.

C'est fou d'être pris de même!! Comme toi, j'ai coupé les ponts avec mes parents et je ne leur parle plus, mais la culpabilité est toujours là. Mais j'y travaille, ne t'inquiète pas pour moi!! Je pense que tu est meilleure que moi pour t'en sortir, je te trouve indépendente et moins contaminée que moi par les paroles de tes parents. J'espère un jour être aussi détachée que toi:)

Caroline

Bonjour

#21 Posté le par granada
Bonjour hosomaki,
Je voulais juste te dire que peut-etre que tu devrais consulter un professionnel. Ca pourrait t'aider a passer au travers. A bientot,

Message #20

#20 Posté le par Hosomaki

Ah que c'est difficile! Je me sens tellement mal... J'ai l'impression d'avoir les mots "coupable de traitrise familiale" écrits dans le front. Il y a des moments où j'ai l'impression d'avoir bien fait, mais la plupart du temps, je me sens comme la pire des égoïstes, comme "celle qui a détruit la famille". Ma soeur a l'air de me mépriser totalement pour ce que j'ai fait et je déteste ça, mais je suis tellement sensible à ce que les autres pensent de moi. J'aimerais tellement que ça ne me fasse rien. Parfois j'ai juste envie de crier et de pleurer, mais ça ne vient pas. J'ai peur de faire une crise de délire, je sens toujours pas très loin la "coche" qui s'en vient. J'ai vraiment peur. Je veux arriver à me contrôler, mais la pression est tellement grande. J'aurais envie d'aller me cacher au fond d'un trou pour que personne de ma famille ne puisse me trouver.

C'est franchement la chose la plus difficile que j'ai eu à vivre dans ma vie.
Ça fait vraiment mal... J'ai trop la trouille. J'ai peur que ma famille réussisse encore à me faire trop mal. J'ai peur de flancher. J'ai peur qu'ils viennent chez moi à plusieurs contre moi pour me dire des choses qui blessent, essayer de me convaincre que je suis folle, me faire admettre dans un hopital psychiatrique de force ou des trucs dans le genre. J'aurais envie de déménager loin de chez mes parents, même si je sais que je dois affronter mes problèmes. J'ai passé ma vie à les fuir, faudrait bien faire changement pour une fois. Mais c'est tellement difficile.

J'ai vraiment peur...

Message #19

#19 Posté le par Hosomaki

Merci, vos commentaires me donnent du courage. Pour ma soeur, j'ai espoir que les choses s'améliorent, elle est en ville et nous allons surement nous voir bientôt. On pourra peut-être régler certaines choses ensemble. Pour mes parents, je n'ai toujours pas reçu de nouvelles après leur avoir écrit. Je m'attends vraiment au pire. Mais en fait, c'est ma relation avec ma soeur que je ne veux pas perdre. J'espère qu'elle finira par comprendre que je ne veux pas faire souffrir nos parents, mais que je veux seulement reprendre le contrôle de ma propre vie. Sinon, je devrai sans doute me rendre à l'évidence et laisser aller...

Merci encore
Hosomaki