Contrairement à une croyance répandue, la plupart des prédateurs sexuels sur internet ne sont pas des adultes qui ciblent les jeunes enfants en se faisant passer pour d'autres jeunes, selon une étude américiane publiée dans la revue American Psychologist.

Ils sont plutôt des adultes qui ciblent les adolescents et les séduisent de façon à les amener vers des relations sexuelles. Ils prennent le temps de développer la confiance de leur victime, de telle sorte que les jeunes voient ces relations comme étant romantiques ou des aventures sexuelles.

Il est à noter que le concept de délinquant sexuel pour ce qui est des relations sexuelles avec des adolescents est relatif aux lois de chaque pays. La recherche décrite ici se situe dans le contexte américain.

Les jeunes les plus vulnérables ont des histoires d'abus sexuel ou physique, des problèmes familiaux et des tendances à prendre des risques en ligne et dans la vie réelle, disent les chercheurs de l'Université du New Hampshire.

L'étude était basée sur trois enquêtes: deux d'entre elles consistaient en interviews téléphoniques avec un total de 3000 utilisateurs d'internet entre 10 et 17 ans en 2000 et en 2005; une troisième consistait en plus de 600 interviews avec des agents des forces de l'ordre en 2002.

"La plupart des crimes sexuels initiés sur internet implique des adultes qui ne cachent pas leur intérêt pour le sexe", dit Janis Wolak, auteure principale de la recherche. "Ils utilisent les messages instantanés (instant messages), les e-mails et les chats pour développer des relations intimes avec leurs victimes. Dans la plupart des cas, les victimes savent qu'elles parlent à des adultes." Les délinquants sexuels ne prétendraient être des jeunes que dans 5% des cas.

Les efforts éducatifs actuels qui visent à décourager les enfants de donner des informations personnelles, à mettre en garde contre la fausse représentation en ligne et à inciter les parents à surveiller leurs enfants peuvent ne pas être efficaces, selon les auteurs.

Wolak et ses collègues considèrent que plus d'efforts devraient viser à aider les adolescents à mieux évaluer les inconvénients et l'inédaquacité des relations romantiques avec des adultes. Ces efforts devraient inclure de franches discussions sur les dynamiques des crimes sexuels initiés sur internet.

Puisque plusieurs victimes n'ont pas de bonnes relations avec leurs parents, des moyens d'atteindre les jeunes vulnérables directement, par des sources qu'ils trouvent crédibles, doivent être trouvés.

Les résultats de la recherche montraient aussi que:

- Près de 75% des victimes qui ont rencontré des délinquants sexuels dans le réel l'ont fait plus qu'une fois.

- Les délinquants sexuels en ligne sont rarement violents et les cas de harcèlement et d'enlèvement sont très rares.

- Les jeunes qui s'engagent dans 4 comportements risqués ou plus en ligne sont beaucoup plus susceptibles de recevoir des sollicitations sexuelles en ligne. Les comportements risqués incluent de maintenir des listes d'amis (buddy lists) qui incluent des inconnus, de discuter de sexe en ligne avec des gens qui ne sont pas connus en personne et d'être impoli et méchant en ligne. (Pas très réaliste cette conception des comportements risqués. L'intérêt d'internet pour les jeunes et moins jeunes n'est-il pas, entre autres, d'élargir le réseau social et de connaître de nouvelles personnes?)

- Les garçons qui sont gays ou qui se questionnent sur leur sexualité peuvent être plus vulnérables. Les résultats montrent que les garçons sont victimes dans près d'un quart des cas et la plupart des cas incluent des faits qui suggèrent que les victimes sont gays ou se questionnent sur leur sexualité.

Psychomédia avec source : Science Daily.
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