La Cnil (1) estime que la gestion des données personnelles des sites Web de réseaux sociaux, dont Facebook, pose problème. Elle pointe notamment la conservation des informations personnelles, même après l'effacement du profil sur Facebook. Elle souhaite mettre les jeunes en garde sur le problème de la traçabilité dans le temps.

Les moteurs de recherche et les réseaux sociaux de type Facebook vont à l'encontre de les réseaux sociaux la liberté de penser et d'expression dans le sens où, à l'avenir, ils nous obligeront à répondre de propos que nous avons tenus sur le Net des années auparavant, explique Alex Türk, président de la CNIL.
«Vous n'êtes pas la seule personne qui contrôle la diffusion des informations qui vous concerne» sur le web, estime Gwendal Le Grand, chef de service expertise informatique à la Cnil, qui craint une fracture entre «ceux qui gèrent et ceux qui ne gèrent pas» leur identité numérique. La commission va lancer une série d'informations dans les collèges et les lycées à ce sujet.

Sur Facebook, comme sur MySpace, Orkut ou autres, les utilisateurs laissent plusieurs données : adresse mail, âge, livres ou films préférés ... De plus, ces sites étant basés sur les croisements et interactions entre les membres, il est possible de croiser leurs données avec celles de leurs proches pour cibler plus précisément leurs goûts.

Autre question soulevée par la commission, celle des applications tierces que Facebook propose. Tests, jeux, quizz… Toutes, ou presque, nécessitent que les utilisateurs autorisent l'accès à leurs données.

Ce sont ces données et leur revente aux annonceurs qui représentent la principale source de valorisation des plateformes communautaires comme Facebook, rapporte Le Figaro.

Facebook avait fait scandale à la fin de la dernière année avec le programme «Beacon» qui suivait les activités des utilisateurs sur des sites partenaires, comme eBay, et en avertissait leurs amis sur Facebook. Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, avait créé la polémique en expliquant, lors d'une conférence avec des annonceurs fin 2007, que son service leur permettait de cibler très précisément leurs publicités. «Rien n'influence plus une personne que la recommandation d'un ami à qui l'on fait confiance», avait-il lancé.

Le site avait cependant dû reculer, début décembre 2007, en permettant à ses abonnés de désactiver le programme «Beacon».

(1) Commission nationale de l'informatique et des libertés.

PsychoMédia avec sources:
Le Figaro
Le Point