Un peu plus de 70 % des Québécois se sont adonnés à un jeu de hasard et d'argent (JHA) au cours de l'année précédant une étude menée au cours de 2009. Parmi les activités les plus courantes, se retrou la loterie (65,2 %), les machines à sous (10,1 %), le poker (4,7 %) et les appareils de loterie vidéo (4,6 %). En moyenne, les dépenses annuelles des Québécois aux JHA sont estimées à 483 $.

Cette étude a été menée auprès de 11 888 personnes réparties sur tout le territoire du Québec.

Elle a été menée par Sylvia Kairouz du Laboratoire de recherche sur les habitudes de vie et les dépendances de l'Université Concordia et Louise Nadeau du Centre Dollard-Cormier, Institut universitaire sur les dépendances, et de l'Université de Montréal.

Près de 1,3 % des adultes dans la population sont à risque modéré de développer un problème de jeu tandis que 0,7%, soit près de 41 000 personnes sont des joueurs pathologiques. On retrouve proportionnellement plus d’hommes, de jeunes (25 à 34 ans) et de personnes avec un faible niveau de scolarité ou issues d’un ménage à faible revenu parmi les joueurs à risque modéré et les joueurs pathologiques probables, indique le rapport.

Les joueurs en ligne et les joueurs d’appareils électroniques de loterie vidéo (ALV) sont plus à risque de jeu pathologique: "Bien que peu nombreux, les joueurs en ligne présentent un pourcentage de joueurs à risque modéré et pathologiques probables plus élevé par rapport aux joueurs hors ligne, et cette même surreprésentation s’observe chez les joueurs d’ALV", écrivent les auteurs.

Les joueurs d'AVL sont non seulement surreprésentés parmi les joueurs à risque, mais sont également moins scolarisés et dépensent aux ALV au-dessus de la moyenne.

"On retrouve une proportion plus importante de parieurs aux ALV parmi les hommes et les jeunes âgés entre 18 et 24 ans. Ils jouent plus souvent, dépensent des montants plus substantiels et, pour certains, rapportent davantage de problèmes associés tels une consommation abusive d'alcool ou l'usage de cannabis", explique Sylvia Kairouz.

"Ces deux types de JHA se démarquent comme étant des activités qui commandent de la vigilance de la part des joueurs et qui requièrent des mesures de rappel à la vigilance intégrées dans la structure même des jeux, visibles aux joueurs lors de l’activité", écrivent les auteurs du rapport.

Cette étude s'inscrit dans le cadre du projet « Portrait du jeu au Québec : Prévalence, incidence et trajectoires sur quatre ans », soutenu par le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (FQRSC).

Louise Nadeau, coauteure, est présidente du comité d'experts mis sur pied par le gouvernement du Québec pour accompagner le développement d'une offre de jeu en ligne par Loto-Québec. Mme Kairouz est également membre de ce comité.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, Université Concordia, Rapport "Enquête Enhjeu - Québec
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