La Fédération suisse des sages-femmes (FSSF) dénonce, dans un document diffusé aujourd'hui, le recours croissant à la césarienne en Suisse. Un nouveau-né sur 3 est né par césarienne en 2007 comparativement à un sur 5 en 1998.

Le principal grief de la fédération est que la décision de pratiquer une césarienne n'est pas prise uniquement pour des raisons médicales comme en témoignent les disparités suivantes: presque une mère sur 2 (45%) assurée en privé donne naissance par césarienne et la proportion de césariennes pratiquées dans le canton de Zoug (40%) représente plus du double de celle du Jura (19%).

Des facteurs de rationalisation économique interviennent, dénonce la fédération. Les césariennes sont programmables et plus courtes. Elles permettent d'optimiser l'utilisation des équipements et du personnel; elles rapportent davantage à la clinique et au médecin et permettent de diminuer le nombre d'heures travaillées la nuit et le week-end.

Le recours à la césarienne met en jeu, outre la santé de l'enfant et de la mère, le bien-être de celle-ci et de la famille. Après un accouchement, a montré une étude, 9 femmes sur 10 seraient prêtes à recommencer de la même manière, ce qui est le cas d'une femme opérée sur 3 seulement. Les mères ayant subi une césarienne ont des douleurs jusqu'à six mois après, elles ne peuvent pas porter leur enfant et ont des difficultés à allaiter. Elles ont également davantage de complications sévères lors des grossesses suivantes.

La FSSF demande à la Confédération, aux cantons et aux caisses maladie d'instaurer un contrôle des hôpitaux et des médecins et de renforcer le statut des sages-femmes.

Elle demande aussi que la Suisse se donne les moyens d'une évaluation des effets de la césarienne sur la santé de la mère et de l'enfant.

Psychomédia avec sources:
TSR.ch
Le Temps
Romandie.com