Le Dr Yves Lamontagne, président du Collège des médecins du Québec, a présenté mardi un document de réflexion sur la question des soins en fin de vie et de l'euthanasie. Le débat sur l'euthanasie doit d'abord être orienté sur les soins médicaux appropriés en fin de vie, selon le Collège.

"Le Collège des médecins du Québec prend le point de vue du patient qui fait face à une mort imminente et inévitable. Dans une telle situation, le patient s'adresse à son médecin et lui demande généralement de mourir dans la dignité et de ne pas souffrir. (...) Dans la majorité des cas, le patient et son médecin parviennent, avec l'analgésie appropriée, à respecter les obligations déontologiques du médecin qui ne sont pas de maintenir la vie à tout prix mais bien "d'agir de telle sorte que le décès d'un patient qui paraît inévitable survienne dans la dignité et d'assurer à ce patient le soutien et le soulagement appropriés", peut-on lire dans le communiqué de presse du Collège.

"Mais il y a des situations d'exception où l'agonie et la souffrance se prolongent et où on demande aux médecins de poser des gestes qui pourraient être interprétés comme interdits par le Code criminel. Selon nous, plusieurs de ces gestes correspondent à des soins médicaux appropriés", dit Dr Lamontagne.

Le statu quo législatif actuel ne reflète pas la réalité clinique vécue par les patients et leurs médecins et limite le développement des soins appropriés en fin de vie. "Il faut sortir de la logique de droits actuelle pour aller vers une logique de soins appropriés et adapter le cadre législatif en conséquence", dit Dr Lamontagne. "Ce cadre législatif doit permettre de rassurer les patients, les médecins et la société à l'effet que les soins prodigués en fin de vie seront les plus appropriés possibles".

"... l'euthanasie, dans des situations exceptionnelles, pourrait être considérée par le patient et son médecin comme une étape ultime et nécessaire pour assurer, jusqu'à la fin, des soins appropriés et de qualité", précise Dr Yves Robert, secrétaire du Collège.

La semaine dernière, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) rendait publics les résultats d'un sondage auprès de se membres indiquant de ces derniers seraient en faveur de la légalisation de l'euthanasie; 74,1 % des médecins interrogés souhaitent l'adoption de nouvelles dispositions réglementaires et législatives permettant le recours à l'euthanasie.

À la mi-octobre, la Fédération des médecins spécialistes s'est dite en faveur d'un débat sur la légalisation de l'euthanasie. Selon un sondage de la Fédération, 75 % de ses membres seraient « certainement ou probablement favorables à la légalisation de l'euthanasie » dans un cadre législatif balisé.

Psychomédia avec sources:
CNW Telbec (Communiqué de presse, Collège des médecins)
Radio-Canada