Les doses de radiation émises par les scanners médicaux (CT-Scanners ou appareils de tomodensitométrie) lors des procédures courantes sont très variables et plus élevées que ce qui est généralement supposé, selon deux études publiées dans les Archives of Internal Medicine. Ces radiations seraient la cause de milliers de cancers qui apparaîtront des années plus tard.

Ces appareils produisent des images en trois dimensions en combinant les données fournies par un balayage aux rayons X.

Ils sont associés à une plus grande exposition aux radiations que les rayons-x traditionnels mais leur usage est resté largement non réglementé, selon Rebecca Smith-Bindman, professeure de radiologie à l'Université de Californie à San Francisco.

Par exemple, l'exposition lors de la prise d'une image d'une artère coronaire atteint l'équivalent de 309 radios des poumons en une seule fois.

Smith-Bindman et son équipe ont estimé l'exposition aux radiations associée aux 11 types de procédures d'imagerie les plus fréquentes. Ils ont analysé les procédures utilisées pour 1119 patients dans 4 hôpitaux de San Francisco pendant 5 mois. Pour évaluer le risque de cancer associé aux doses de radiation, ils ont utilisé les données du National Academy of Science National Research Council.

Les doses étaient en général supérieures à celles supposées. Pour l'ensemble des types de procédures, la variation était en moyenne de l'ordre d'une multiplication par 13 entre la dose la plus faible et la plus élevée. En moyenne, la dose reçue par un patient était quatre fois supérieure à ce qu'elle devrait être.

"Le risque de cancer associé à un scan est généralement considéré de 1 sur 1000. Dans notre étude, le risque de développer un cancer dans certains groupes de patients pour certains scans était aussi élevé que 1 sur 80", note Smith-Bindman.

"Ces résultats sont particulièrement importants parce que les critères d'utilisation des appareils ont diminué et ils sont de plus en plus utilisés pour des personnes en santé pour qui le risque dépasse la valeur de diagnostic", notent les auteurs qui plaident pour une plus grande normalisation et une réduction du recours non nécessaire à ces appareils.

Une seconde étude menée par Amy Berrington de Gonzalez de l'Université John Hopkins montre que les 72 millions de scanners réalisés aux États-Unis en 2007 provoqueront 29000 cancers supplémentaires. Ces cancers apparaîtront 20 à 30 ans après la procédure et sont particulièrement mortels, le taux de survie avoisinant les 50 %.

Psychomédia avec sources: Radio-Canada, Science Daily