Lorsqu'au début de l'année Québec annonçait le dégel des prix des médicaments reconnus par le régime public d'assurance, le ministre de la Santé, Philippe Couillard assurait, en mettant fin à un gel des prix vieux de 13 ans, que la plupart des hausses, sauf exceptions, serait au niveau de l'inflation, soit environ 2 %.

Le quotidien La Presse a cependant appris que la nouvelle liste des prix des médicaments qui entrera en vigueur

dès vendredi renferme plusieurs augmentations nettement supérieures aux 2 %. Pour près de 160 médicaments d'exception sur les 1000 que contient la nouvelle liste, les hausses pourront ainsi atteindre près de 180 %.

Les médicaments d'exception sont des produits pour lesquels il n'existe pas d'équivalent sur le marché et dont le retrait de la liste pourrait entraîner des conséquences sur la santé. L'hiver dernier le ministre Couillard estimait que les hausses supérieures à l'inflation pour ces médicaments seraient, justement, "exceptionnelles".

Québec a reporté la publication de la liste, prévue au début du mois, au 22 juin, une journée après que les députés de l'Assemblée nationale ont commencé leur congé estival.

Les détenteurs d'une assurance médicaments publique, soit plus de trois millions de Québécois, atteindront ainsi plus rapidement la franchise annuelle d'environ 880 $. Au-delà de ce montant, le gouvernement paiera la note. Les détenteurs d'une assurance privée devront quant à eux probablement absorber une nouvelle hausse de leur prime.

Pour Québec, la hausse des prix coûtera environ 22 millions pour les 754 médicaments dégelés à moins de 2,03 % et environ 10 millions supplémentaires pour les 150 médicaments d'exception.

La facture globale de médicaments payée par Québec a constamment augmenté jusqu'à 15 % par année, à cause des nouvelles molécules et du vieillissement de la population. Le régime d'assurance publique payait 1,1 milliard pour des médicaments lors de sa création en 1997. La facture était passée à 2,6 milliards en 2004.

Source: Radio-Canada