Le budget que les entreprises pharmaceutiques américaines consacrent à la publicité destinée au public a connu une hausse de 330 % au cours des 10 dernières années.

Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medecine, les fabricants de médicaments américains ont dépensé un peu moins de 30 milliards de dollars en 2005 pour faire la promotion de leurs produits

auprès du grand public.

En moyenne, la publicité représente entre 20 et 30 % du chiffre d'affaires des laboratoires pharmaceutiques ... une somme équivalente à celle consacrée à leurs dépenses de recherche et développement.

Jusqu'au milieu des années 90, ces entreprises ne pouvaient promouvoir leurs produits qu'auprès des médecins et autres professionnels de la santé.

La proportion des dépenses de « promotion en direction des professions de santé » est en décroissance alors que les dépenses « direct to consumer », autorisées aux Etats-Unis depuis 1997, passent de 985 millions de dollars en 1996 à 4,237 milliards en 2005 (+ 330 %).

Certains observateurs, qui jugent le consommateur insuffisamment averti des risques potentiels liés à la prise de médicaments, alors qu'on le sait par ailleurs extrêmement réceptif à ce type de messages promotionnels s'inquiètent de cette tendance.

Les campagnes publicitaires destinées au public sont lancées moins d'un an après la commercialisation des produits. Cependant, c'est durant cette période, lorsqu'un médicament commence à être utilisé sur une grande échelle, que les effets secondaires n'ayant pas été constatés lors des essais cliniques peuvent apparaître.

Les appels en faveur d'une restriction de la publicité sur les médicaments de prescription ont augmenté depuis le retrait du marché de l'analgésique Vioxx.

L'Institut de médecine des États-Unis a notamment recommandé que la Food and Drug Administration, l'organisme américain de réglementation des produits alimentaires et pharmaceutiques, interdise aux compagnies pharmaceutiques de faire de la publicité sur les médicaments de prescription pendant les deux premières années de leur arrivée sur le marché.

Actuellement, seuls les États-Unis et la Nouvelle-Zélande permettent les publicités grand public de médicaments sur ordonnance.

Sources:
Radio-Canada
Les Échos