Les médicaments antipsychotiques (neuroleptiques) atypiques (ou de 2e génération) présenteraient un risque de dyskinésie tardive presqu'aussi important que les antipsychotiques conventionnels (ou de 1 ère génération), selon une étude publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry. Les symptômes de dyskinésie tardive sont des mouvements anormaux incontrôlables (tics, spasmes musculaires, incoordination...) du visage, des lèvres, de la langue et parfois des membres ou du tronc.

Sécurisé par la réputation de meilleure sécurité des antipsychotiques de 2e génération, les médecins prescrivent des antipsychotiques tels que Abilify (aripiprazole), Zyprexa (olanzapine) et Seroquel (quetiapine) pour le traitement de plusieurs troubles autres que la schizophrénie qui est l'indication classique pour ces médicaments, mentionnent les auteurs.

Mais la réputation d'être liés à un risque moindre de dyskinésie tardive reposerait sur des études au design problématique, indiquent-ils. Le fait que les antipsychotiques atypiques causent moins de symptômes tels que l'akathisie (besoin impérieux de bouger) et les tremblements dans les trois premiers mois de traitement, donne à tort l'impression qu'ils provoquent moins de dyskinésie tardive, ajoutent-ils.

Dr. Scott Woods et ses collègues de l'Université Yale ont mené cette étude avec 352 personnes prenant des médicaments antipsychotiques depuis au moins 3 mois. Ils ont été suivis à tous les six mois pendant 3.9 ans. Leurs symptômes étaient évalués avec l'échelle Abnormal Involuntary Movement Scale (AIMS).

Sur cette période de près de 4 ans, 19,7% ont développé les symptômes de dyskinésie tardive. En tenant compte dans l'analyse de l'exposition préalable de certains participants à des neuroleptiques de première génération, le risque associé à ceux de deuxième génération était inférieur d'un tiers à celui des neuroleptiques de première génération.

Les participants qui prenaient ces médicaments pour des troubles affectifs avaient un risque moins important que ceux qui les prenaient pour le traitement de la schizophrénie.

"Il s'agit définitivement de tristes nouvelles pour les patients", dit Dr. Woods. Il est important que ces risques soient connus afin que patients et médecins puissent faire des choix informés, concluent-ils.

Psychomédia avec source:
Medpage Today