Les petits-fils des femmes ayant pris le Distilbène (diéthylstilbestrol, aussi commercialisé sous le nom Stilboestrol-Borne), une hormone (œstrogène) de synthèse prescrite pendant près de 30 ans pour prévenir les fausses couches, sont 40 à 50 fois plus exposés à un risque de malformation du pénis, l'hypospadias, selon une étude épidémiologique publiée dans la revue Fertility and Sterility.

L'hypospadias est une malformation de l'urètre, dont l'orifice se trouve anormalement positionné sur la face inférieure du pénis et non à son extrémité. La fréquence de cette malformation est de 0,2% dans la population et de 8,2% chez les garçons dont la grand-mère a pris le médicament.

Entre 1948 et 1976, entre 2 et 8 millions de femmes ont pris du Distilbène dans le monde. Le médicament a été interdit en 1977 en France (en 1971 en Amérique du nord) en raison des risques importants de cancer et de malformations (qui peuvent notamment porter atteinte à la fertilité). En France, environ 200.000 femmes ont pris le médicament. Le nombre d’enfants nés de ces grossesses est estimé à 160 000. Le pic de prescription est situé à la fin des années 1960 et au début des années 1970. Les personnes exposées in utero ont donc aujourd’hui entre 25 ans et 52 ans.

L'étude de l'équipe de Charles Sultan, du CHRU Lapeyronie de Montpellier, montre que les effets du médicament peuvent également toucher les petits-enfants des femmes traitées.

Le Distilbène est, indique le Pr Sultan, "un modèle d'action des perturbateurs endocriniens" chez l'animal et chez l'homme. Or, ces effets transgénérationnels ont été rapportés, chez l'animal, pour toutes les classes de perturbateurs endocriniens - dont les pesticides et le Bisphénol A (composé chimique utilisé dans la fabrication de plastiques alimentaires). Il plaide pour la réduction de 100% de l'utilisation des pesticides et des polluants chimiques qui sont des perturbateurs endocriniens.

Par ailleurs, rapporte 20 minutes.fr, l'association Hhorages-France ( Halte aux HORmones Artificielles pour les GrossessES ), qui a participé au financement de cette étude, a regroupé des témoignages d'enfants de femmes qui ont pris du Distilbène ayant développé des troubles psychiatriques tels que dépression et schizophrénie.

Psychomédia avec sources: Le Figaro, Le Parisien, 20 minutes.fr, Afssaps.
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