Santé Canada est trop lent à réagir aux dangers posés par des médicaments déjà sur le marché et manque de transparence, selon le rapport du vérificateur général par intérim du Canada, John Wiersema, déposé le 22 novembre à la Chambre des communes.

Santé Canada tarde à évaluer les problèmes potentiels qu’il relève concernant les médicaments déjà sur le marché. Il lui faut parfois plus de deux ans pour terminer une évaluation et diffuser l’information.

Par exemple, en août 2009, Santé Canada a évalué un médicament approuvé pour le traitement de l'épilepsie et des migraines, également utilisé "hors étiquette (en dérogation des directives de l’étiquette) dans le traitement de plusieurs troubles psychiatriques ainsi que pour favoriser la perte de poids". Il a recommandé que l’étiquette soit mise à jour pour avertir de risques d’anomalies congénitales. Ce qui a été fait, mais les fonctionnaires responsables de s’assurer que les médicaments génériques effectuent les mêmes modifications n’ont été avisés qu’en février 2011.

Dans un autre cas, les États-Unis avaient averti dès 2006 que l’effet d’un médicament (aspirine) pouvait être réduit par l’ibuprofène. Au Canada, la révision du médicament a pris plus de trois ans et les étiquettes des produits concernés n’ont pas encore toutes été modifiées.

De plus, le ministère n’a pas intégré dans sa base de données les avertissements en provenance d’autres pays sur les effets secondaires indésirables des médicaments déjà vendus.

Également, il n’a pas donné suite à l’engagement de longue date de divulguer plus d’information sur les essais cliniques autorisés, ce qui a pour conséquence que des Canadiens pourraient participer, sans le savoir, à des tests de médicaments non autorisés au Canada (ce qui s'est déjà produit).

Par ailleurs, Santé Canada devrait évaluer les risques que posent les conflits d’intérêts dans le cadre du processus d’examen des médicaments afin de définir et de mettre en œuvre les mesures requises pour gérer ces risques.

Psychomédia avec sources: Rapport d’automne 2011 du vérificateur général du Canada, Le Devoir. Tous droits réservés.