"Des firmes pharmaceutiques dissimulent les effets indésirables de leurs médicaments, discréditant leurs prétentions en termes d'information du public et d'activité de pharmacovigilance", estime la revue Prescrire dans son numéro de novembre.

Deux importantes affaires s'étant produite en 2012 "montrent une nouvelle fois combien le discours des firmes pharmaceutiques sur leur rôle de "partenaire de santé" est en réalité très loin de leurs agissements".

D'abord, GlaxoSmithKline (GSK) a payé une amende de 3 milliards $ aux États-Unis afin de régler plusieurs poursuites judiciaires intentées par les autorités pour avoir dissimulé des effets secondaires indésirables cardiovasculaires de la rosiglitazone (ex-Avandia); avoir fait la promotion trompeuse et hors indication de l’antidépresseur paroxétine (Deroxat, Paxil) aux jeunes de moins de 18 ans et la promotion de la bupropione (Wellbutrin, Zyban), hors indication, pour maigrir et faciliter les relations sexuelles ; etc.

L’association de consommateurs américaine Public Citizen estime que les amendes pénales sont insuffisantes pour être dissuasives et réclame des peines de prison pour de telles actions.

Ensuite, "une inspection de routine menée en 2012 pour le compte de l’Agence européenne du médicament (EMA) a révélé que la firme Roche n’avait pas analysé ni transmis aux agences du médicament plus de 80 000 cas suspectés d’effets indésirables, dont plus de 15 000 chez des patients décédés."

"Les firmes ont un intérêt certain à minimiser voire à dissimuler les effets indésirables de leurs médicaments. (...) Donner un rôle central à ces firmes dans le système de pharmacovigilance, "exposent les patients à des risques inacceptables".

Article de Prescrire: Pharmacovigilance : mission impossible pour les firmes.

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