Une grande proportion des médecins généralistes britanniques prescrivent des placebos, indique une étude publiée dans la revue PLOS One. Des résultats qui reflètent ceux d'études précédentes au Canada et aux États-Unis notamment.

Les autorités médicales ont tendance à désapprouver cette pratique, considérant qu'il s'agit d'une forme de tromperie et d'une violation de la confiance du patient.

Jeremy Howick et ses collègues des universités d'Oxford et de Southampton ont mené cette étude auprès de 783 médecins.

Ils ont utilisé une définition large qui incluait les placebos dits purs et impurs.

Les placebos purs sont des traitements tels que les pilules de sucre ou les injections salines qui ne contiennent aucun ingrédient thérapeutique actif. Les placebos impurs incluent des doses insuffisantes de médicaments actifs pour être efficaces (dites sous-thérapeutiques) ou la prescription de médicaments qui ne sont pas conçus pour traiter les symptômes ou la maladie visés tel que le recours à des antibiotiques contre des virus alors que les antibiotiques n'agissent que sur les bactéries. Ils peuvent aussi inclure la prescription de tests et d' examens non nécessaires tels que des radiographies, des scans IRM, des tests sanguins...

97% des répondants ont rapporté avoir prescrit des placebos impurs et 12% des placebos purs. Ils prescrivent ces placebos pour induire des effets de traitements psychologiques, parce que les patients demandent des traitements ou pour rassurer ces derniers.

Les auteurs sont des défenseurs de l'utilisation des placebos car ces derniers constituent un puissant traitement dans différents domaines de la médecine en permettent la libération d'analgésiques naturels produits par le système nerveux, expliquent-ils. Mais ils doivent être utilisés de façon éthique, soulignent-ils. Les conditions d'une telle utilisation (si elles existent) ne sont malheureusement pas discutées, précisent-ils, car le sujet est tabou.

Outre l'aspect tromperie, une utilisation de placebos inappropriée peut causer des torts: par exemples, la prescription d'antibiotiques contre des infections virales favorise le développement de résistance aux médicaments et des tests et médicaments inutiles peuvent entraîner des effets secondaires. Sans compter les coût parfois très élevés pour les systèmes de santé…

Récemment, une raison de s'informer de ses médicaments qui a fait l'actualité est celle des prescriptions de médicaments pour le traitement de maladies autres celles pour lesquelles ils ont été approuvés.

Psychomédia avec source: Globe and Mail
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