Les versions effervescentes de certains médicaments couramment utilisés sans ordonnance médicale, tels que le paracétamol (acétaminophène), l'aspirine, l'ibuprofène, la vitamine C, les compléments de zinc ou de calcium, contiennent beaucoup trop de sel, indique une étude publiée dans le British Medical Journal. La dose maximale quotidienne de ces médicaments dépasse parfois à elle seule l'apport maximal de sel recommandé dans l'alimentation.

La forme effervescente contribue à une rapidité d’action mais cette dissolution rapide se fait au prix d’une forte teneur en sel, au point que le risque cardiovasculaire est accru, alertent Jacob George de l'Université Dundee (Royaume-Uni) et ses collègues.

Ils ont analysé les dossiers médicaux de plus de 1,2 million de personnes afin de comparer celles qui avaient pris ces médicaments effervescents ou solubles quotidiennement pendant 13 ans et celles qui avaient pris ces médicaments sous forme de comprimés classiques. Chez les premières, le risque d’hypertension était multiplié par 7, celui d’accident vasculaire cérébral (AVC) augmenté de 22% et de décès, de 28%.

Les chercheurs ont également étudié la teneur en sel de 24 médicaments effervescents parmi les plus consommés. Une personne prenant 8 comprimés effervescents de paracétamol (acétaminophène) par jour, ce qui correspond à la dose antidouleur maximale, consomme 148,8 mmol de sodium, soit 150% de la dose quotidienne recommandée et l’équivalent de 8 poignées de chips.

"Le public devrait être informé des dangers potentiels de ce sel caché dans leurs médicaments", estiment les auteurs qui réclament que la teneur en sel soit aussi clairement indiquée sur les médicaments qu’elle l’est sur les aliments.

Soulignant l’importance du problème pour la santé publique, les auteurs conseillent aux personnes qui prennent ce type de traitements quotidiennement de préférer les formes classiques. Ils appellent également les médecins à ne prescrire ces formes effervescentes qu’avec précaution et à surveiller particulièrement l’apparition d’une hypertension.

Psychomédia avec sources: British Medical Journal.
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