L’association de consommateur UFC-Que Choisir publie dans son numéro de février 2015 les résultats d'une analyse de près de 350 ordonnances de médicaments chez des personnes âgées.

"Devant les dangers de la surprescription dont pâtissent les patients, l’association demande que la « déprescription » soit incluse dans les critères de rémunération à la performance des médecins, et que la Haute Autorité de Santé (HAS) fasse de ce sujet une priorité de travail", indique-t-elle dans un communiqué.

"Au 2e trimestre 2014, l’UFC – Que Choisir a sollicité ses bénévoles et lecteurs pour recueillir des ordonnances de personnes âgées polymédicamentées (au moins 5 lignes de prescription)."

347 ordonnances pour des personnes de plus de 75 ans, contenant près de 3000 médicaments, ont été anonymisées puis analysées. Elles contenaient en moyenne 8,6 médicaments, avec un maximum de 21 pour une seule personne.

Selon la liste de Laroche, qui définit les médicaments potentiellement inappropriés pour les personnes âgées, 40 % des ordonnances contenaient un médicament déconseillé aux personnes âgées.

En vieillissant, souligne l'association, "l’organisme devient de moins en moins apte à éliminer les substances absorbées. Les médicaments restent donc en plus grande quantité et plus longtemps dans un organisme âgé. En outre, les effets indésirables liés à la prise d’un médicament sont souvent plus graves pour les personnes âgées, plus fragiles."

Au-delà des enjeux pour la santé, la surprescription a un coût pour le système de sécurité sociale. "Les dépenses de médicaments ont atteint en France 33,5 milliards d’euros en 2013, à près de 90 % pour des médicaments remboursables par l’assurance maladie. Notre pays demeure un gros consommateur, avec une consommation par habitant 22 % supérieure à la moyenne des grands pays européens(2). Il est indispensable que les professionnels de santé prennent conscience du coût sanitaire et économique de cette situation, et commencent enfin à « déprescrire »."

"L’UFC – Que Choisir presse les pouvoirs publics d’inscrire la « déprescription » pour les personnes âgées dans les indicateurs de rémunération à la performance des médecins."

Elle demande aussi à la HAS "de faire de ce sujet majeur une priorité de travail pour les années à venir".

Psychomédia avec sources: UFC-Que Choisir, UFC-Que Choisir (éditorial)
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