La découverte de trois nouveaux facteurs génétiques liés à un risque accru de migraine suggère des mécanismes communs aux différentes formes de migraines dans la population générale. Jusqu'à maintenant seules des formes rares de migraine avaient été associées à l'expression de gènes.

Daniel Chasman de l'Université Harvard et ses collaborateurs d'Universités et instituts de recherche européens (dont l'équipe de Tobias Kurth de l'Institut national français de la santé et de la recherche médicale -Inserm) ont obtenu des résultats à partir de données génétiques de 23 230 femmes dont plus de 5.000 migraineuses. Ils ont ensuite été confirmés par trois études européennes indépendantes incluant hommes et femmes. Les résultats sont publiés dans la revue Nature Genetics.

Des associations entre la migraine et des variants de trois gènes (TRPM8, LRP1 et PRDM16) ont été identifiées. Chacun de ces gènes influence le risque de 10 à 15 %. "Cette association est observée pour les différentes formes de migraines (avec ou sans aura, ndlr), ce qui montre l'importance de ces résultats de portée générale", affirme Tobias Kurth.

Deux de ces trois gènes sont clairement associés à la migraine: le gène TRPM8, exprimé dans les neurones, qui joue un rôle dans la sensibilité au froid et la douleur et a été associé à la douleur neuropathique, et le gène LRP1, exprimé dans tout le corps, qui interagit dans le système nerveux avec des protéines qui modulent la transmission de signaux entre les neurones. Le 3e gène, PRDM16, dont la fonction est inconnue, semble jouer un rôle dans la migraine et dans les autres maux de têtes.

L'identification de ces gènes ouvre la voie à des études sur leurs rôles et les mécanismes en cause. La migraine pourrait être due à la perturbation de voies de signalisation communes aux différentes formes de migraines", considère Tobias Kurth.

Une meilleure compréhension de ces trois gènes et une confirmation de leur rôle dans la migraine sont nécessaires avant d'évaluer s'ils peuvent intervenir dans des traitements, souligne le site gouvernemental britannique NHS Choice.

Inserm, NHS Choice, medical news Today
Tous droits réservés