Agression sexuelles et syndrôme post-traumatique

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Agression sexuelles et syndrôme post-traumatique

#0 Posté le par DCF__8666

Je fais présentement une recherche à l'université. Mon postulat de base est que l'on trouve toujours un syndrôme post-traumatique après une agression sexuelle, que la personne ait été en thérapie ou non. Si vous aviez des articles ou des expériences personnelles sur le sujet, celà m'aiderait grandement.

Merci

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Bonjour coral

#14 Posté le par DCF__6997
Message modifié le 09-nov-00 à 09h31  (EST)

Ca fait longtemps que je n'ai pas eu de nouvelles de dolu, toutefois, dans ta réponse, j'ai vu que tu avais trouvé des articles sur le sujet, et ça m'intéresse. Voudrais-tu m'envoyer les références exactes.

Quand j'ai vu la description de dolu, j'ai pensé ptsd, mais j'ai également pensé psychose. Est-ce une possibilité?

Je n'arrive pas à croire qu'on puisse revivre une expérience de ce genre et de se poser des question quant à sa véracité. Soit ce l'est, soit ce ne l'est pas.

Enfin, bonne journée!

Articles.

#13 Posté le par DCF__8754
Là, je pense que tu t'avances un peu trop en disant qu'il y a toujours un ptsd après une agression sexuelle. Je suis en quatrième année e psycho en belgique et je fais moi-même une recherche sur le ptsd et les illusions positives.
Il y a déjà des études qui ont été réalisées sur le sujet dont tu parles et il en ressort des chiffres qui ne sont sûrement pas de l'ordre des 100% sans thérapie. Avec une thérapie brève comportementale (exposition en imagination, puis in vivo + relaxation, gestion du stress) les symptômes du ptsd diminuent pour finalement disparaître. Je ne suis donc pas d'accord avec ton postulat de base... Il faut aussi considérer les caractéristiques de la victime, le soutien social dont elle dispose, les démarches effectuées auprès des assurances, sa réaction immédiate avant l'événement, bref, tant de choses qui servent de variables "tampons" entre l'agression et les conséquences.
Je viens juste de lire deux textes sur l'efficacité du traitement cognitivo-comportemental suite à des agressions sexuelles. Je n'ai pas les réf. ici mais l'auteur est Foa et les textes sont de 1995 et 1991. Si tu veux les réf. exactes, écris-moi.
Je peux aussi t'en donner d'autres.
Bonne continuation dans ta recherche et à plus tard.

Deuil ou pardon ?

#12 Posté le par DCF__3670

Salut,

Merci à toi!!

Tu réponds à ta question toi même en disant "Je continue à entretenir inconsciemment une relation idéalisée avec lui, et si je ne m'en détache pas, c'est difficile d'avancer corps et âme en accord avec moi même."

Je te dirai seulement, dans la vie, arrange toi pour toujours avancer en accord avec toi-même, avec ton cœur, c'est ça ta vérité et la voie de la santé. Écoute ton senti peu importe les circonstances et tu ne regretteras jamais tes décisions.

Tu dis aussi concernant ta démarche (deuil ou pardon) " Je suis en pleine hésitation, c'est relativement pénible. " Je crois que tu vis trop dans ta tête, et les deuils et pardon ça se passe dans les tripes. C'est pour ça que tu ne sais pas quoi faire. Quand vraiment tu entreprend une démarche thérapeutique de deuil, tu n'hésite pas, tu vis seulement ce qui se passe (les émotions) et tu laisse le temps te guider dans tout ça (ceci est préférable avec une aide professionnelle). Quand la vie te dit que c'est ok, tu pardonnes si tu as à pardonner.

Je crois que ça t'aiderait si tu lisais 1 ou 2 bouquins sur le sujet des étapes du pardon ou tout simplement sur le pardon ou les deuils en général. (sugg : Comment pardonner? de Jean Monbourquette) Tsé, on ne pardonne pas simplement parce qu'on en a décidé ainsi. Il y a des étapes. Et parmi ces étapes, certains deuils sont à faire et certaines souffrances sont à vivre jusqu'au bout.

Je sens que tu aimes encore beaucoup ton père mais par contre, je sens que tu n'as pas encore fait toutes tes étapes du deuil de l'ancienne relation que tu as eue avec lui. Il subsiste des questions dans ma tête qui pourraient être des pistes d'exploration pour toi possiblement.

Quelle est ta relation avec ton père maintenant?
Comment agit-il avec toi?
Est-il encore abusif?
As tu peur de lui?
Arrive tu à lui faire confiance?
Arrives tu à le voir tel qu'il est vraiment avec ses défauts et ses crimes ?
A-t-il été arrêté et a-t-il déjà été emprisonné de t'avoir abusé ?
Avez vous pu parler des abus qu'il a fait envers toi ?
T'a-t-il demandé pardon ?
Ton corps ou certaines parties de ton corps se raidissent-elles lorsque tu es près de lui?
Vis tu encore de la colère face à lui?

Si tu as répondu dans l'affirmative face à certaines de ces questions, je crois que ton deuil n'est pas terminé et tu n'es peut-être pas tout à fait prête à lui pardonner. À mon avis, le pardon vient après le deuil et après l'expression des émotions pures qui ont été muselées à l'époque. Tu n'as même pas à t'inquiéter, lorsque ton deuil sera terminé, que tu seras prête et lorsque tu le désireras, tu seras capable d'amorcer une démarche de pardon par toi-même sans forcer, ni hésiter. Lorsqu'on a tout " vidé " ce qu'on avait à vider (souvent en thérapie), il s'installe une forme de paix intérieure et on arrive à comprendre et parfois pardonner l'agresseur qui nous a fait du mal (sans toutefois nécessairement excuser ses gestes répréhensibles).

Ne précipite pas les choses, écoute ton senti. Tes tripes te disent ta vérité. Ne bouscule pas ta démarche à cause que possiblement ton père vieillit et que tu aurais peur que ça ne se termine pas de son vivant. Ou encore parce que tu veux trop être aimée et tenter de recréer une relation à ce père qui t'a fait du mal. Laisse la sagesse divine et ton guide intérieur t'orienter vers ce qui est bon pour toi. Le temps ma chère, le temps… Souviens toi de White Eagle dans ma missive précédente.

Et qui sait, si vous avez pu vous parler des abus toi et lui et qu'il a demandé pardon et qu'en plus, vous êtes sur la voie de la réconciliation, tu n'auras peut-être pas à stopper complètement la relation avec lui mais à juste prendre une pause, le temps de te refaire une santé psychologique. Tout dépend de comment il agit avec toi. Toi seule le sait. Si tu entretiens une chimère et que ton père n'agit pas plus en père que quand il t'a abusé, je crois qu'il serait bon pour toi de mettre de la distance entre vous deux. Tu ne pourras pas le changer s'il ne le désire pas lui-même. Vois ce que ton cœur te dit face à lui. Va chercher de l'aide professionnelle s'il le faut.

Si tu as à couper avec lui, va chercher du support si c'est trop difficile. Aussi, essaie d'identifier un modèle sain de père dans ton entourage. Si tu as quelqu'un, un ami aidant, un thérapeute, un oncle, cousin, frère, etc. dans ton entourage qui correspond à ce modèle, et que tu as la chance de côtoyer cet homme, bien, peut être que tu pourrais (sans trop de proximité), faire doucement le deuil de ton père en t'identifiant à ce modèle sain sans toutefois l'accaparer. On peut faire nos deuils en intégrant une image positive masculine autre que celle du père. Tout ceci se fait doucement… avec bien du temps et de la patience.

Tu peux aussi faire ce deuil même si tu n'as pas ce type de personne dans ton entourage. Moi j'ai amorcé cette démarche avec mon thérapeute en groupe. J'ai ensuite fait un bout seule (avec des lectures et mon écriture). Je l'ai continué avec certains amis et là je l'achève maintenant avec un ami (à peine plus jeune que mon père) avec qui je parle tous les jours via le net depuis 2 ans et que j'ai déjà rencontré à quelques reprises dans le réel. Un chic type, mon idéal de père… Je sais qu'il ne sera jamais mon père mais ce qui est plaisant, c'est qu'il accepte que je l'appelle poupa <¦o)

Si tu veux Marie, tu peux m'écrire sur mon adresse hotmail.

J'aimerais que tu sois plus claire quand tu dis " J'aimerais connaître mieux ton expérience ". Que veux tu savoir au juste ?

À bientôt,

Camé…

camé

#11 Posté le par DCF__8440


Bon, je prends le risque de t'abreuver de questions, mais si tu savais comme ça fait du bien!
Il y a quelque chose qui me turlupine en ce moment. Crois tu que l'on puisse pardonner à son agresseur ( en l'occurence mon père ), ou est ce qu'on finit par se rendre compte qu'il faut faire le deuil.
Je suis en pleine hésitation, c'est relativement pénible.
C'est vrai que je penche pour le deuil, mais comment ? Au fond ( bien au fond quand même ) je suis encore attachée à lui, bien qu'il n'y ait pas d'autres raisons que "c'est mon père, j'en ai qu'un". Je continue à entretenir inconsciemment une relation idéalisée avec lui, et si je ne m'en détache pas, c'est difficile d'avancer corps et âme en accord avec moi même.
Comment finir cette relation, ben voilà, j'en sais rien.
J'aimerais connaître mieux ton expérience, c'est extrèmement enrichissant.

Merci d'exister, je t'envoie tout mon respect, et un sourire d'enfant,

Marie

recherche sur PTSD et agression sexuelle

#10 Posté le par DCF__4945
Bonjour Dolu!
Comme l'ont suggéré d'autres dans cette rubrique, tu aurais intérêt (c'est même inévitable) à préciser plusieurs éléments. Tout d'abords, cela peut sembler évident, mais il faut définir ce que tu considères comme étant une agression sexuelle. En parcourant la littérature sur le sujet, tu t'es d'ailleurs rendu compte que l'incidence varie d'une recherche à l'autre. Tout est donc une question de définition de l'agression. Certains incluent l'exhibitionnisme, d'autres les commentaires à caractères sexuels, d'autres seuls les cas où il y a eu véritable contact physique, etc. Ensuite, il faut préciser la population étudiée. Une femme adulte, une ado et une fillette, ce n'est pas la même chose (évidemment). Certains enfants vivront même certains contacts sexuels sans toutefois présenter de séquelles. Ce qui cause alors le problème, c'est la réaction de l'entourage...
Ensuite, il semble y avoir un mot de trop dans ton hypothèse: c'est le "toujours". Si tu y tiens à ce mot, alors inutile de poursuivre. La réponse à ta question est non. Comment comptes-tu vérifier le tout? Quel sera ton critère de temps entre l'agression et le moment de tes évaluations? COmme tu le sais, la survenue du Stress post-trauma peut être différée (DSM-IV). Et (qui plus est), dans les cas plus "mineurs", pourquoi ne pas considérer d'inclure les troubles d'adaptation (ce qui me fait penser à ceci. J'ai cru lire dans cette rubrique que le Stress post-trauma était souvent associé à " la survenu beacoup plus tard dans la vie de tous les affects et symptomes. Il s'agit là, en fait, que d'une seule forme du stress post-trauma).
Enfin, le sujet semble avoir été plusieurs fois abordé (ie le lien entre l'agression sex et les dx sur l'axe I). Certains ont étudié le lien entre l'agression sex et la dépression, les troubles de personnalité, etc., etc. Une chose par contre qui est peu étudiée, c'est la différence entre les gens qui vivent les symptomes peu de temps apres l,agression et ceux pour qui les symptomes n'apparaissent que bcp plus tard... Ca peut etre intéressant!
Bonne chance!
Martin