Publicitaires et professionnels des médias et de l'agroalimentaire signaient ce mercredi une charte de bonne conduite concernant les publicités alimentaires visant les enfants aux heures de grande écoute. Ce que plusieurs considèrent comme une manoeuvre pour amadouer les députés qui soutiennent plusieurs amendements au projet de loi sur l'hôpital visant à interdire purement et simplement la publicité pour la "malbouffe" (produits trop sucrés et trop gras) à ces heures.
La charte a été signée en présence de la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, et de la ministre de la Culture, Christine Albanel. Cette dernière défend les intérêts des média dont l'économie serait trop fragile pour supporter cette perte de revenu publicitaire.

Cette charte permettra à l'industrie de continuer à présenter ses publicités moyennant quelques conditions qui auront très peu d'impact pour prévenir l'obésité, considèrent plusieurs.

Les chaînes de télévision et leurs régies publicitaires accorderont des conditions tarifaires adaptées aux campagnes collectives de promotion des produits sains et aux messages sanitaires de l’INPES. Les chaînes diffuseront des programmes sur l’alimentation et l’activité physique.

Mais le texte n'apporte pas de limitations aux publicités pour les produits alimentaires pouvant favoriser l'obésité, comme l'avait initialement souhaité Mme Bachelot.

Aux députés qui s'indignaient de la signature de cette charte, au cours du débat sur la réforme de l'hôpital, le président UMP de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie, a jugé que la signature de cette charte n'interdisait pas aux parlementaires de défendre des amendements pour interdire la publicité sur les produits sucrés et gras.

"Au nom de la dignité de cette représentation nationale, au moment où viendront les amendements que nous avons votés en commission, j'espère bien que l'Assemblée, unanime, se lèvera contre cette opération de lobbying intolérable", a lancé le cardiologue PS Gérard Bapt.

L'association UFC-Que Choisir dénonce cette charte dont les mesures auront très peu d'effet, considère-t-elle, tant que les enfants seront bombardés de messages publicitaires pour des produits sans intérêts nutritionnels.

Psychomédia avec sources : Le Point, UFC-Que Choisir.
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