Une étude française publiée dans la revue Environnement Science and Pollution Research conclut à des effets biologiques non thermiques des champs électromagnétiques émis par les antennes-relais de téléphonie.

Les études à ce jour ont montré des effets thermiques dus à l’augmentation de température des cellules et des tissus consécutive à l’exposition aux radiofréquences, mais l’existence d’effets athermiques, observée dans certaines études, n’avait pas encore été confirmée, soulignent les auteurs.

Une équipe de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) et de l'université de Picardie Jules-Verne (Amiens) mène des recherches sur les effets des radiofréquences sur les fonctions de l’équilibre énergétique (régulation thermique, sommeil, alimentation) chez des rats.

Treize jeunes rats ont été exposés pendant 6 semaines à des ondes d'une fréquence de 900 MHz et d'une intensité de 1 volt par mètre (V/m), beaucoup plus faible que les seuils légaux et correspondant au niveau rencontré à proximité d'une antenne-relais. Ils étaient comparés à un groupe témoin de 11 rats.

Les effets constatés sont:

  • Un fractionnement du sommeil paradoxal; un effet qui n'est pas lié à la durée du sommeil. "L’impact de cet effet sur la santé est encore mal connu mais on peut supposer, en l’état actuel des connaissances scientifiques, qu’il peut être à l’origine de difficultés de mémorisation et de troubles de l’humeur."

  • Un maintien de la vasoconstriction périphérique: "Ce phénomène a pour conséquence de déclencher chez l’animal des processus d’économie d’énergie, comme s’il avait des besoins énergétiques accrus. Des études complémentaires seraient nécessaires pour vérifier si ces mécanismes d’économie d’énergie ont un impact sur la santé."

  • Une thermosensibilité au froid différente des animaux témoins: "Si les champs électromagnétiques semblent induire « une sensation de froid » chez l’animal, il n’est pas encore possible de dire si cet effet est transposable à l’homme."

  • Une prise alimentaire plus importante: "Les mécanismes d’économies d’énergie pourraient conduire à une augmentation de la masse corporelle, mais cela nécessite d’être confirmé."

Des études précédentes, dont les résultats font l'objet de débats, indiquent les chercheurs, ont observé:

  • un impact potentiellement négatif des champs électromagnétiques sur la synthèse de la mélatonine, une hormone intervenant dans la régulation des rythmes biologiques et donc du sommeil;
  • un raccourcissement des cycles de sommeil;
  • un lien entre une exposition aux radiofréquences de type GSM et un déficit des fonctions cognitives (difficulté de mémorisation).

"L’étude des causes de l’hypersensibilité électromagnétique (HSEM) est un champ de recherche prioritaire identifié par le rapport de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) et par la table-ronde "Radiofréquences, santé, environnement" en 2009", indique le communiqué de l'Ineris et de l'UPJV.

Communiqué de presse: L’INERIS et l’UPJV identifient un effet biologique des champs électromagnétiques sur l’équilibre énergétique.

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