Lever l'interdiction pour les homosexuels de servir dans l'armée américaine fait partie des promesses électorales de Barrack Obama. Il faudra cependant attendre quelques mois avant que cette promesse se réalise.

Le président a décidé de ne pas agir avant que le Pentagone n'ait réalisé une étude détaillée sur comment un changement de politique affecterait l'armée, afin d'être mieux préparé à contrer les vieilles attitudes et à gagner le support du Congrès.

Alors que certains universitaires experts du domaine ont riposté qu'il y a eu suffisamment d'études indiquant que la fin de cette discrimination serait favorable à l'armée, des activistes gais ont réagi favorablement, voulant laisser une chance au "pragmatisme calme" du président. "Nous ne sommes pas inquiets qu'il nous laisse tomber", a déclaré Rea Carey, président du National Gay and Lesbian Task Force.

La même promesse de Bill Clinton durant sa campagne de 1992, pourtant appuyée de discours résolus, ne s'était pas concrétisée face aux résistances du Pentagone et des politiciens. Les "règles désuètes" sont restées en vigueur, Clinton demandant aux militaires de ne pas se mêler de la vie privée et aux gais et lesbiennes de demeurer dans le placard.

La politique du "don't ask, don't tell" a temporairement donné quelques résultats. Selon un rapport du Government Accountability Office publié en 2005, les expulsions de soldats gais et lesbiennes ont brièvement diminué de moitié en 1994 et en 1995 mais sont remontées à plus de 1000 par année dans les trois dernières années de l'administration Clinton. Quatre expulsions sur 5 des 9500 qui ont eu lieu entre 1994 et 2003 étaient attribuables à l'homosexualité.

Selon des sondages de CNN et du Washington Post réalisés l'an dernier, 75% à 81 % des Américains considèrent que les soldats ouvertement homosexuels devraient être autorisés dans l'armée.

Illustration: Harvard Right To Serve campaign.

Psychomédia avec sources:
Boston Globe
PR Newswire, communiqué du Palm Center