Les gais, lesbiennes et bisexuels (GLB) qui affichent ouvertement leur orientation sexuelle ont un niveau d'hormones de stress moins élevé, ainsi que moins de symptômes d'anxiété, de dépression et de burnout, selon une étude québécoise, publiée dans la revue Psychosomatic Medicine, qui visait à comparer la santé mentale et physique des GLB avec celle des hétérosexuels.

Robert-Paul Juster et Nathan Smith Grant de l'Université McGill ainsi que Sonia Lupien de l'Université de Montréal ont mené cette étude avec 46 GLB et 41 hétérosexuels âgés en moyenne de 25 ans.

Le niveau de cortisol, l'hormone du stress, ainsi qu'une vingtaine de marqueurs biologiques étaient mesurés.

"En situation de stress chronique, le cortisol contribue à l'usure exercée sur plusieurs systèmes biologiques. Dans l'ensemble, ce dérèglement est appelée charge allostatique, explique Sonia Lupien. "En mesurant des biomarqueurs comme l'insuline, le sucre, le cholestérol, la pression sanguine et l'adrénaline, ajoutés à l'inflammation, l'indice de charge allostatique peut être évalué, puis utilisé pour détecter d'éventuels problèmes de santé". Les participants complétaient également des questionnaires psychologiques.

Contrairement à l'hypothèse de départ, les hommes gais et bisexuels présentaient moins de symptômes dépressifs et de charge allostatique que les hommes hétérosexuels. "En revanche, les GLB qui s'affichaient ouvertement dans leur entourage avaient encore moins de symptômes psychiatriques que ceux qui n'étaient pas sortis du placard".

Les chercheurs font l'hypothèse que le stress lié à la stigmatisation forcerait les minorités sexuelles à élaborer des stratégies d'adaptation qui les rendent plus efficaces pour gérer leur stress au quotidien.

Ces résultats mettent en évidence le rôle positif de l'acceptation de soi et de la communication sur la santé et le bien être des minorités sexuelles, concluent les chercheurs.

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