Pour la première fois en France, un pédophile jugé dangereux sortant de prison après avoir purgé sa peine, devra porter un bracelet électronique, se soumettre à un suivi médical, une recherche d'emploi et un accompagnement social.

Martial Leconte, 42 ans, condamné en 1998 à 14 ans de prison pour le viol d'une fillette de 11 ans est sorti de la prison de Caen lundi matin

et devra porter un bracelet électronique permettant de le localiser par GPS dans tous ses déplacements pour une période de deux ans, renouvelable une fois.

Il aurait dû sortir de prison il y a un mois, mais sa libération avait été reportée de trente jours, après que le personnel pénitentiaire ait sur son comportement. "Nous avons les plus grandes appréhensions par rapport à la libération de ce détenu. Il a un lourd passé et il dit ouvertement qu'il va recommencer", avait déclaré un responsable du syndicat de surveillants. Lors d'une fouille dans sa cellule, les gardiens avaient découvert des photos d'enfants.

Cela se passait dans le contexte de la médiatisation de l'affaire Francis Evrard, ce pédophile récidiviste interpelé le 15 août à Roubaix pour l'enlèvement et le viol du petit Enis, 5 ans.

La décision a été rendue par le juge d'application des peines du tribunal de grande instance de Caen. En vertu de la loi du 12 décembre 2005, les juges peuvent décider, à la sortie de prison, de placer sous "surveillance judiciaire" une personne considérée dangereuse, en lui imposant des obligations, dont la surveillance par bracelet électronique qui était jusqu'à maintenant réservé aux détenus en libération conditionnelle.

"Pour chaque personne placée sous bracelet électronique, le juge dresse un cahier des charges. Il peut ainsi interdire à un pédophile de s'approcher des écoles, piscines ou du domicile des victimes - ce sont les « zones d'exclusion ». Il peut aussi fixer des horaires de rentrée et de sortie. Chaque manquement donne lieu à une alerte. Si le condamné s'approche d'un périmètre interdit, il se voit dans un premier temps averti, par SMS. S'il persiste, l'agent de surveillance avertit le juge d'application des peines chargé de son suivi ou le procureur, qui lui-même téléphone aux forces de police." (Le Figaro)

Le président Sarkozy a annoncé en août dernier une réforme prévoyant que les délinquants sexuels ne sortiraient de prison qu'une fois leur peine exécutée et après examen de leur dangerosité par un collège de médecins, ceux jugés dangereux allant en hôpital fermé.

Sources:
Le Figaro
Le monde
Libération

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