Le nombre de suicides a considérablement augmenté en Grèce depuis que le plan de mesures d'austérité a été adopté, par un vote très serré, en juin 2011, selon une étude menée par des chercheurs grecs et américains publiée dans le British Medical Journal Open.

Charles Branas de l'Université de Pennsylvanie et ses collègues ont analysé les statistiques mensuelles des suicides sur 30 ans, de 1983 à la fin 2012. Pendant ces années, 11,505 suicides ont été recensés : 9,079 hommes et 2,426 femmes.

L'adoption des nouvelles mesures d'austérité en juin 2011 a marqué le début d'une augmentation abrupte (+20.5%) et soutenue du nombre de suicides allant jusqu'à +35.7% en 2012.

En 30 ans, les chiffres les plus élevés sont observés en 2012 : 64 suicides en juillet comparativement à 14 en février 1983 où le taux a été le plus faible.

Les suicides chez les hommes ont aussi été en hausse abrupte et soutenue en octobre 2008 lorsque la récession a commencé (+13.1%).

Les suicides chez les femmes ont également augmenté brusquement et de façon soutenue en mai 2011 suite à des événements liés austérité (+ 35,8%).

Un événement lié à la prospérité, le lancement de l'euro au pays en janvier 2002, a été marqué par une diminution abrupte (27%) mais temporaire des suicides chez les hommes.

Ces chiffres peuvent sous-estimer le nombre de suicides, ceux-ci pouvant être sous-déclarés, mentionnent les auteurs. Par exemple, l'Église orthodoxe grecque considère le suicide comme un péché et condamne ceux qui prennent leur propre vie à être enterrés sans service funèbre.

Le plan d'austérité a été adopté, mentionnent les auteurs, malgré les sondages qui suggéraient que la vaste majorité de la population y était opposée. La considération de futures mesures d'austérité devrait accorder plus de poids aux conséquences pour la santé mentale, estiment-ils en conclusion de leur article qui a été soumis pour publication en mai 2014.

Psychomédia avec sources: BMJ Open, Medical News Today.
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