Wayne Halliwell, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal, est un pionnier de la psychologie sportive et de la préparation mentale et émotionnelle des athlètes de haut niveau.

Il a mis au point sa méthode et l'a raffinée, depuis trois décennies, pour des dizaines d’athlètes canadiens, rapporte un communiqué de l'Université de Montréal.

« Lorsque j’ai pris part à mes premiers jeux en tant qu’accompagnateur, en 1984 à Los Angeles, un athlète ne consultait un psychologue que lorsqu’il éprouvait un problème de performance, tandis qu’aujourd’hui, la préparation mentale et émotionnelle est une pratique inhérente au développement de la performance », explique l’homme de 72 ans.

M. Halliwell conçoit la préparation d'un athlète en fonction de trois aspects : le physique, le mental et l’émotionnel.

L'aspect mental est axé sur le contrôle du discours intérieur, sur les processus de visualisation, de concentration et de persévérance. Quant à l'aspect émotionnel, il repose sur la fierté de l’athlète et sur l’amour qu’il voue à son sport.

Avant une compétition, le conseiller en performance mentale et émotionnelle veille à aider à la fois l’entraîneur et l’athlète d’élite, afin que ce dernier aborde l’épreuve avec un degré de confiance optimal.

« Nous l’aidons à se forger la certitude et l’assurance qu’il est prêt afin d’éliminer les tensions qui pourraient le distraire lorsqu’il concourra », précise le professeur. On cherche à modifier le dialogue interne qui peut le perturber – je dois être bon, j’espère réussir, il faut que je gagne – par un dialogue de confiance en soi, par une liste de « je sais » – je sais que je suis prêt, que je suis en pleine forme, bien entraîné et que je peux profiter du moment présent. » Les techniques de respiration profonde font aussi partie de l’arsenal des outils visant à réduire le stress.

De sorte que lorsqu’arrive le jour de l’épreuve, l’athlète « est complètement absorbé, connecté avec lui-même et imprégné du moment présent : il n’anticipe pas le résultat, il ne vise qu’à donner le meilleur de lui-même car il est prêt ! »

Après la compétition, le conseiller accompagne l’athlète dans l’analyse de sa performance. « Il doit ne ressentir aucun regret, car il a tout fait pour se rendre là où il est. Une compétition comme les Jeux olympiques est une occasion d’exprimer et de montrer son talent, qui va au-delà de la compétition sportive, car le sport n’est qu’un aspect de la personnalité d’une personne et il y a plusieurs ouvertures de carrière qui s’offrent à lui par la suite », explique Wayne Halliwell.

Le communiqué poursuit :

« Wayne Halliwell se rappelle, entre autres, des années passées avec Bruni Surin. "Aux Jeux de Barcelone en 1992, il avait terminé au quatrième rang à l’épreuve du 100 mètres, échouant à cinq centièmes de seconde de la médaille de bronze, se remémore-t-il. Il était premier jusqu’à 40 mètres de l’arrivée, mais en se disant qu’il pouvait gagner, il s’est crispé…"

Le médecin de l’équipe a alors suggéré à Surin de faire appel à M. Halliwell pour l’aider à mieux gérer son stress. "En visionnant la vidéo de Barcelone, il a remarqué que contrairement à lui, le gagnant de la course, le Britannique Linford Christie, avait le visage détendu. Il a appris à se détendre et c’est ce qui lui a permis de gagner l’or aux JO d’Atlanta au relais 4X100 mètres."

De même, il a conseillé le champion de ski acrobatique Maxime Bilodeau. "Lorsqu’il est arrivé à Sotchi, les médias lui demandaient s’il pourrait répéter l’exploit de Vancouver et défendre son titre, se rappelle le professeur-coach. Moi je lui ai dit que là n’était pas la question : je lui ai rappelé qu’il allait tout simplement performer au bon moment. Maxime a focalisé sur son processus de préparation mentale et émotionnelle et il a gagné : il n’a pas pensé à défendre son titre !" »

Wayne Halliwell conseille actuellement les sœurs Justine et Chloé Dufour-Lapointe, en vue des Jeux de Corée de 2018, après les avoir accompagnées avant qu’elles remportent respectivement l’or et l’argent à Sotchi, en ski acrobatique.

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
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