À l'issue d'une longue lutte, les associations étudiantes québécoises en psychologie ont obtenu, en 2016, que les doctorants soient rémunérés pour l'internat de 1600 heures, l’équivalent d’une année de travail, qu'ils doivent réaliser à la dernière année de leurs études.

Les internes en psychologie du Québec étaient alors les seuls en Amérique du Nord à ne pas être rémunérés pour l'internat obligatoire qui est réalisé après 6 ans et plus d'études universitaires.

Selon cette entente, la rémunération prend la forme de bourse d'étude de 25 000 $ plutôt qu'un salaire. Le gouvernement s’était engagé à offrir 250 bourses par année aux étudiants faisant leur internat dans le secteur public ou parapublic.

Mais pour l'année prochaine, le nombre de bourses octroyées est insuffisant pour le nombre de doctorants, rapportent Radio-Canada et Le Devoir.

L’Université de Sherbrooke (UdeS) prévoit qu’une « partie importante de la cohorte de l’an prochain ne pourra toucher la bourse », confirme la vice-rectrice aux études, Christine Hudon.

Des milieux de stage non admissibles ont été délaissés par les étudiantes et étudiants au profit des milieux admissibles, précise-t-elle. De plus, le boycottage des stages en 2016, ayant conduit à l'entente de rémunération, a eu pour conséquence une situation de double cohorte.

L’UdeS prévoit avoir recours à un tirage au sort pour établir qui, parmi sa trentaine de finissants, aura droit à la bourse lors de la rentrée de l’automne prochain.

Le manque de financement pour les bourses l’an prochain touchera aussi l’Université Laval (23 bourses manquantes par rapport à la demande anticipée) et l’Université du Québec à Trois-Rivières (12 bourses), indique Camille Plaisance, présidente de la Fédération interuniversitaire des doctorant.es en psychologie.

Dans bien des cas, les bourses pour l’année en cours n’ont été versées que dans les derniers jours à cause des tractations provoquées par le manque de fonds, déplore Raphaëlle Paradis-Lavallée, de l’Association des doctorants en psychologie de l’Université de Sherbrooke. Ce, dans un contexte où  il n’est pas réaliste d’avoir un emploi pendant l'internat et la rédaction de la thèse, souligne-t-elle.

Les associations étudiantes et les universités réclament des changements pour que tous les étudiants qui font leur internat en psychologie obtiennent la bourse promise par le gouvernement.

« Une évaluation du programme est prévue au cours de l’année universitaire 2020-2021 et, selon les informations recueillies auprès des différents partenaires, des ajustements pourront être apportés à ce moment », a indiqué le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur.

Psychomédia avec sources : Radio-Canada, Le Devoir.
Tous droits réservés