Nous réagissons, de certaines façons, aux robots humanoïdes comme s'ils étaient des humains, montre une étude publiée en janvier 2021 dans la revue Biological Psychology.

Malgré l'artificialité des robots, les gens semblent réagir socialement à ces derniers comme s'ils étaient dotés d'attributs humains.

Des études précédentes ont permis d'éclairer les perceptions des gens sur les robots sociaux et leurs caractéristiques. Par exemple, ils peuvent percevoir différentes qualités - telles que la connaissance, la sociabilité et la sympathie - chez les robots en fonction de leur apparence ou de leur comportement. Mais la question du type de réactions automatiques qu'ils suscitent en nous, était restée sans réponse.

Pour aborder cette question, Jari Hietanen, professeur de psychologie de l'université de Tampere (Finlande), et ses collègues ont choisi d'étudier le contact visuel pour deux raisons principales. Premièrement, des résultats précédents ont montré que certaines réactions physiologiques liées à l'émotion et à l'attention sont plus fortes lorsque les gens voient le regard d'une autre personne dirigé vers eux que lorsqu'ils voient leur regard détourné. Deuxièmement, diriger le regard vers une autre personne ou le détourner est un type de comportement lié à l'interaction normale dont les robots sociaux actuels sont tout à fait capables.

Les participants étaient face à face avec une autre personne ou un robot humanoïde. La personne et le robot regardaient soit directement le participant et établissaient un contact visuel, soit détournaient leur regard. La conductance de la peau des participants, qui reflète l'activité du système nerveux autonome, l'activité électrique des muscles des joues, qui reflète les réactions affectives positives, et la décélération du rythme cardiaque, qui indique l'orientation de l'attention, ont été mesurées.

Toutes ces réactions physiologiques étaient plus fortes dans le cas d'un contact visuel que dans celui d'un regard détourné lorsqu'il était partagé avec une autre personne et avec un robot. Le contact visuel avec un autre humain et avec le robot a attiré l'attention des participants, a augmenté leur niveau d'activation et a suscité une réaction émotionnelle positive.

« Il est intéressant de noter que nous réagissons à des signaux qui ont évolué au cours de l'évolution pour réguler les interactions humaines, même lorsque ces signaux sont transmis par des robots. De tels résultats nous permettent d'anticiper qu'à mesure que la technologie robotique se développera, notre interaction avec les robots sociaux du futur pourrait être étonnamment fluide », souligne Helena Kiilavuori, coauteure.

« Ces résultats ont été assez étonnants pour nous aussi, car nos travaux précédents ont montré que le contact visuel ne suscite les réactions que nous avons observées dans cette étude que lorsque les participants savent qu'une autre personne les voit réellement. Par exemple, dans une vidéoconférence, le contact visuel avec la personne à l'écran ne provoque pas ces réactions si le participant sait que sa propre caméra est éteinte et que l'autre est incapable de le voir. Le fait que le contact visuel avec un robot provoque de telles réactions indique que, même si nous savons qu'il s'agit d'une machine sans vie, nous la traitons instinctivement comme si elle pouvait nous voir. Comme si elle avait un esprit qui nous regardait », ajoute Jari Hietanen.

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Psychomédia avec sources : Tampere University, Biological Psychology.
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