Les réseaux sociaux en ligne permettent de collectionner des milliers "d'amis" mais les capacités humaines limiteraient en pratique le nombre réel à environ 150, expose l'antropologue évolutionniste Robin Dunbar dans un article publié dans le New York Times.

Un élément clé des réseaux sociaux est la réduction de la contrainte de temps. Dans le monde réel, selon une étude de l'auteur et d'autres, une personne consacre en général 40 % de son temps social hebdomadaire aux 5 personnes les plus importantes qu'elle connaît et qui représentent seulement 3 % de son univers social.

Puisque le temps investi dans une relation détermine sa qualité, avoir plus que 5 meilleurs amis n'est pas possible lorsque limité aux interactions en face à face, dit-il.

Même avec les réseaux sociaux qui repoussent ces limites en permettant de parler à plusieurs personnes en même temps, nos capacités limitent le nombre de personnes avec qui il est possible d'être en relation. Les investissements affectifs et psychologiques que nécessitent une relation étroite sont considérables et le capital émotionnel dont une personne dispose est limité.

Selon ses recherches, la plupart peut maintenir environ 150 relations significatives incluant les relations en ligne et hors-ligne. Nombre connu sous le nom nombre de Dunbar.

Le amis sur Facebook, dit-il, sont pour une part les mêmes que ceux hors ligne. Le nombre moyen d'amis pour les utilisateurs de Facebook est de 120 à 130, indique-t-il. Un nombre juste assez limité pour laisser de la place aux autres personnes significatives qui ne sont pas connectées sur le réseau telles que les grands-parents et les jeunes enfants.

Nos ancêtres connaissaient les mêmes personnes toute leur vie. Alors que maintenant, nous déplaçant davantage, nous pouvons perdre le contact même avec nos plus proches amis. La proximité affective diminue d'environ 15 % par an en l'absence de contact, de sorte qu'en l'espace de 5 ans, une personne peut passer du statut de connaissance intime à la couche la plus éloignée des 150 amis.

Facebook et les autres sites de réseaux sociaux permettent de maintenir des liens d'amitié qui se seraient autrement rapidement étiolés. Et, dit-il, ils permettent aussi de réintégrer nos réseaux de sorte que, plutôt que d'avoir plusieurs sous-ensembles déconnectés d'amis, il est possible de reconstruire virtuellement le genre d'anciennes communautés rurales où tout le monde connaissait tout le monde.

Psychomédia avec source: New York Times
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