De plus en plus de femmes jeunes sont touchées par les maladies cardio-vasculaires, en particulier les infarctus du myocarde (crise cardiaque), rapporte le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut français de veille sanitaire (InVS) à l'occasion de la journée de la femme.

« La progression du nombre d'hospitalisations pour un infarctus du myocarde chez les femmes de 45 à 54 ans est passée de +3 % par an entre 2002 et 2008 à +4,8 % par an entre 2009 et 2013 », précise cette étude.

En 2013, 61 611 patients, dont 19 452 femmes (31,6 %) et 42 159 hommes (68,4 %), ont été hospitalisés pour un infarctus. L’âge moyen était plus élevé chez les femmes (74,6 ans) que chez les hommes (64,6 ans) ; 24,4 % des femmes avaient moins que 65 ans et 51,1 % des hommes.

Il y a « urgence à bouleverser nos cultures sociétales, qui considèrent encore que les femmes jeunes sont protégées des maladies cardiovasculaires par leurs hormones », estime la professeure Claire Mounier-Vehier, présidente de la Fédération française de cardiologie (FFC) dans l'éditorial du Bulletin.

Le phénomène s'explique notamment par l'accumulation de facteurs tels que la consommation de tabac ou d'alcool, la sédentarité, les mauvaises habitudes alimentaires et le stress. « Le tabagisme est le facteur de risque majeur de l'infarctus du myocarde chez la femme jeune », précise le Professeur Daniel Thomas, président d'honneur de la FFC.

Outre ces comportements à risque, les femmes sont exposées à des facteurs hormonaux spécifiques tout au long de leur vie (contraception avec œstrogènes de synthèse, grossesse, ménopause).

Par ailleurs, les femmes méconnaissent aussi souvent les signes d'alerte de la crise cardiaque. Elles ont en tête les signaux très caractéristiques des crises cardiaques chez les hommes comme la douleur dans la poitrine irradiant la mâchoire et le bras gauche mais elles ne vont pas prêter attention à des signaux plus fréquents chez la femme comme des migraines très fortes, des maux d'estomac ou des douleurs dans le dos, mis sur le compte, à tort, du stress ou du surmenage.

Par conséquent, elles ont tendance à appeler les services d'urgence trop tardivement. « Ce qui peut être fatal ou conduire à des séquelles irréversibles d'autant que, caractéristique féminine, leurs artères et vaisseaux sanguins sont plus fins que ceux des hommes », déplore la FFC.

En Europe, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer. Elles représentent 42 % des décès chez les femmes contre 27 % pour les cancers. L'infarctus du myocarde arrive en tête, avec 18 % des décès, suivi par l'accident vasculaire cérébral (AVC, 14 %).

Psychomédia avec sources : BEH, AFP (Le Parisien).
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