Chaque année, environ 50 000 Français décèdent prématurément d’un arrêt cardiaque. Après 45 ans, ce sont le plus souvent les maladies coronaires qui provoquent un infarctus du myocarde, lequel, dans certains cas, entraînera l’arrêt cardiaque. En France, 5 à 7 % des victimes d’arrêt cardiaque survivent.

Plus de la moitié des personnes qui meurent subitement auraient des signes avant-coureurs, ce qui laisserait largement le temps d’intervenir, selon une étude française publiée dans la revue Annals of Internal Medicine.

Eloi Marijon de l’Hôpital Européen Georges Pompidou et ses collègues de l'Inserm, de l'Université Paris Descartes et du Cedars-Sinai Heart Institute (Los Angeles, Californie) ont étudié ce qui se passait dans les 4 semaines précédant la survenue d’un arrêt cardiaque.

Ils ont reconstitué les événements chez 839 hommes et femmes victimes de mort subite en interrogeant les témoins et les membres de la famille et en analysant les données médicales des hôpitaux et des médecins libéraux de la région.

La douleur dans la poitrine était le symptôme le plus fréquent. Les autres signes d’alerte étaient l’essoufflement d’effort et les pertes de connaissance.

Dans 2 cas sur 3 les douleurs de la poitrine étaient caricaturales d’un problème cardiaque, avec une douleur intense en étau. Ces douleurs étaient intermittentes jusqu’à la survenue de l’arrêt cardiaque.

Lorsqu'il y avait une difficulté pour respirer, elle avait débuté quelques jours avant et était le plus souvent continue jusqu’à l’arrêt cardiaque.

Seulement 19 % de ces personnes avec symptômes ont appelé les secours (équivalent du « 15 » en France). Ceux qui ont appelé présentaient 6 fois plus de chance de survivre (atteignant plus de 30 % de survie) comparativement à celles ne l'ayant pas fait.

« La leçon, c’est que si vous avez ce genre de symptômes, il ne faut pas les ignorer. Si vous êtes dans cette situation, allez au plus vite voir votre médecin traitant. Et surtout, ne perdez pas de temps », insiste l’auteur de l’étude.

« Ces nouvelles données doivent motiver la communauté médicale à développer une nouvelle stratégie de prévention subaiguë », dit-il, c’est-à-dire être capable d’identifier les personnes à risque d’arrêt cardiaque à court terme.

La prévention actuelle de la mort subite est basée essentiellement sur la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires et l’implantation de défibrillateurs chez les personnes les plus à risque, précisent les chercheurs.

Psychomédia avec source : Inserm.
Tous droits réservés