Un rapport gardé confidentiel de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), rédigé fin 2010, critique sévèrement les conditions d'hospitalisation à l’hôpital psychiatrique de Clermont, dans l’Oise, l’un des dix plus grands hôpitaux psychiatriques de France, rapporte Le Parisien.

Trois points principaux ressortent du rapport :

- « Maltraitance institutionnelle » due notamment à la grande vétusté des bâtiments (unités, pavillons « indignes ») : par exemple, des plafonniers des chambres sont allumés 24 heures sur 24, pratique que la Cour européenne des droits de l’homme a jugé en 1984 contraire à la Convention européenne des droits de l’homme ; dans la même unité, les patients doivent utiliser un seau hygiénique car les toilettes sont barrées à clé.

- « Pratiques soignantes défaillantes » et protocoles thérapeutiques pas toujours réévalués : par exemple, état physique et vestimentaire des patients (parfois en « guenilles »), enfermement « en permanence » pratiqué dans certains services (malgré un parc très vaste).

- « Assiduité trop faible », « absences non justifiées » et « laxisme » des médecins.

L’Igas mentionne aussi dans son rapport certains « services de très grande qualité », comme l’unité récente de Compiègne.

La directrice de l'établissement a été remplacée en mai dernier par François Maury, conseiller général des établissements de santé pour l'Igas. La rénovation des bâtiments vétustes a également commencé.

Sur 160 000 patients des hôpitaux psychiatriques en France, 80 000 sont internés d'office.

Psychomédia avec source : Le Parisien.
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