Depuis l’entrée en vigueur il y a environ une semaine (1er mai) de la gratuité des antirétroviraux (ARV) pour les personnes vivant avec le VIH/SIDA, les centres agréés font face à une très forte affluence des patients. Les malades doivent à certains endroits faire des queues interminables pour se procurer leurs médicaments.

Selon le Comité national de lutte

contre le SIDA (CNLS), le taux de séroprévalence au Cameroun est de 5,5%.

Seulement, 55.000 malades sur les 75.000 recensés étaient sous ARV à la fin de l’année dernière dans les 18 centres de traitement agréés dans tout le pays.

Depuis 2005, le traitement contre le SIDA est gratuit pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 15 ans, alors que le coût des examens semestriels de suivi biologique a été ramené de 18.000 à 7.000 FCFA en janvier 2006.

Il en coûtait auparavant 3.000 francs CFA à un malade pour acheter ses médicaments tous les mois.

La décision du ministre de la Santé a poussé beaucoup de personnes à vérifier leur état sérologique parce qu’elles savent qu’elles peuvent désormais se soigner gratuitement.

Selon le Réseau camerounais des Personnes vivant avec le VIH/SIDA (CANEP), cette mesure était nécessaire mais encore insuffisante.

Roger Dihemine, le président du conseil d’administration de l'organisation, estime que le gouvernement peut mieux faire en rendant également gratuits les examens semestriels de suivi biologique qui coûtent 7.000 FCFA depuis janvier 2006. Cela, d’autant plus que les maladies opportunistes ne sont pas prises en charge gratuitement par le gouvernement", souligne-t-il.

Les médicaments gratuits pour la population sont payés par le gouvernement et des organisations internationales telles que le "Global Fund" et la Fondation Clinton. Le Fonds mondial contre le sida a attribué 33 milliards de francs CFA (50 millions d'euros) pour la période 2007-2009.

Les traitements rétroviraux sont déjà gratuits au Brésil, au Sénégal, en Ethiopie, en Tanzanie et au Zambie selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le Nigeria et le Congo-Brazzaville ont récemment annoncé leur intention d'en faire autant.