Les stéroïdes anabolisants rendent les adolescents plus agressifs et cette augmentation de l'agressivité, quoique réversible, se maintiendrait même après l'arrêt de la consommation. D'autres changements pourraient cependant être permanents craignent les chercheurs. L'abus de stéroïdes anabolisants est en hausse chez les adolescents.

Ces résultats de recherche avec le modèle animal, publiés dans le numéro février de Behavioral Neuroscience, montrent aussi que l'agressivité augmente et diminue en même temps que les niveaux de certains neurotransmetteurs dans la région du cerveau contrôlant l'agression.

Chez des hamsters, dont cette partie du système nerveux est similaire aux humains, le niveau de comportements agressifs était relié au niveau d'un neurotransmetteur, la vasopressine, dans l'hypothalamus antérieur, une région du cerveau qui régule les comportements agressifs et sociaux. Ces comportements et le niveau de vasopressine revenaient à la normale après 19 jours, ce qui équivaudrait selon les chercheurs à deux ans chez les adolescents humains.

Selon les chercheurs, l'effet des stéroïdes anabolisants sur la vasopressine, quoique réversible, peut durer assez longtemps pour causer de sérieux problèmes comportementaux chez les jeunes adultes en ayant consommer à l'adolescence. Ils espèrent qu'une recherche comme celle-ci transmette le message que les stéroïdes anabolisants affectent non seulment les muscles et la performance mais également le cerveau et les comportements. Plusieurs adolescents peuvent vouloir devenir plus forts et plus performants mais le veulent-ils au point de changer le développement du cerveau?

Plus inquiétant, des recherches de la même équipe, indiquent qu'un autre système du cerveau affecté par les stéroïdes pourrait ne pas récupérer. Il s'agit du système de la sérotonine qui supprime l'agression. À cette période de l'adolescence où le cerveau prend encore forme, les stéroïdes peuvent accroître le développement du centre de l'agression tout en supprimant la maturation du centre qui la calme. Dans le dernier cas, les dommages pourraient être permanents selon les chercheurs. La dépression, qui implique un déficit au niveau de la sérotonine, est d'ailleurs un symptôme habituel du sevrage des stéroïdes.

Les utilisateurs à long terme peuvent souffrir de sautes d'humeur, d'hallucinations, de paranoia, de dommages au foie, de haute pression sanguine et d'autres problèmes de santé.

Psychomédia avec source:
Psycport