La Caisse nationale d'assurance-maladie annonce un nouveau tour de vis contre les arrêts de travail abusifs. Dès la deuxième quinzaine de mars, elle commencera à expérimenter, dans une dizaine de caisses, la suspension immédiate des indemnités journalières en cas d'"avis défavorable" transmis à l'Assurance-maladie par un médecin mandaté par l'employeur.

"A moins que l'on dispose d'informations spécifiques sur l'assuré", a précisé un cadre de la Cnam, citant l'exemple d'assurés ayant des affections longue durée. "Dans ce cas, nous ferons notre propre contrôle".

Les caisses concernées sont d'Amiens, Avignon, Vannes, Evreux, Reims, Nîmes et Carcassonne pour le régime général; de la Gironde, l'Armorique (Finistère et Côtes-d'Armor) et l'Ile-de-France (Paris et Val-de-Marne) pour la Mutualité sociale agricole.

Dans toutes ces caisses, saut une qui sert de point de comparaison, les arrêts de travail sont plus nombreux que la moyenne nationale.

L'article 103 de la loi de financement de la Sécurité sociale prévoit que le test durera jusque fin 2009 et pourra éventuellement être généralisé dès 2010.

Actuellement lorsqu'un médecin mandaté pour une contre-visite par l'employeur juge un salarié apte à reprendre le travail, cela ne débouche habituellement que sur la suspension de la part complémentaire versée par l'entreprise au salarié.

Il est rare que soient également suspendues les indemnités journalières elles-mêmes, payées par l'assurance-maladie, et qui représentent en règle générale 50 % du salaire, dans la limite du «plafond Sécu».

En cas de désaccord, l'employé pourra faire «appel» de la sanction en saisissant le service du contrôle médical de sa caisse.

«En moyenne, 5 % des arrêts que nous vérifions ne sont pas médicalement justifiés», tempère Michèle Laporte, fondatrice il y a 20 ans de Medicat Partner, un des leaders du marché de la contre-visite, qui travaille avec 2.300 médecins libéraux.

L'assurance-maladie procède aussi elle-même à des contrôles (près de 700.000 par années. Tous les arrêts de plus de 45 jours et non plus 60, comme c'était le cas jusqu'à l'été dernier sont désormais contrôlés.

On sait qu'une grande partie des arrêts de travail sont liés à des problèmes de santé mentale.

En 2020, la dépression deviendra la deuxième cause d'invalidité dans le monde, après les maladies cardiovasculaires, prévoit l'Organisation mondiale de la santé.

Au Canada, à titre d'exemple, un congé d'invalidité sur trois est lié à des problèmes d'ordre psychologique, estime l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personne (ACCAP).

Grand stress en perspective pour les travailleurs souffrant de dépression.

PsychoMédia avec sources:
Le Figaro
Challenges

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