Du fait de la haute altitude et de la dispersion du nuage de cendres, il n'y a pas "de risque significatif pour la santé" en France après l'éruption jeudi matin du volcan Eyjafjöllen en Islande, a fait savoir la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué publié jeudi soir.

Le panache dégagé par le volcan va "progressivement" atteindre "en haute altitude et dans la nuit" les régions nord et nord-ouest de la France, "de la Bretagne à l'Alsace en passant par le Nord de l'Ile-de-France".

La situation continue d'être "très attentivement" surveillée par Météo France et les organismes de surveillance de l'air. "En fonction de l'évolution de la situation et si cela s'avère nécessaire, des recommandations sanitaires seront émises", indique la DGS.

Le journal Point.fr a, de son côté, interrogé le professeur Michel Aubier, chef du service de pneumologie de l'hôpital Bichat à Paris.

Ce dernier précise que l'impact dépend de l'altitude à laquelle le nuage se situe et de la concentration en particules. Pour la région parisienne, Airparif donnera des indications à la fois sur la concentration de particules et sur la présence de gaz tels que le dioxyde d'azote, l'ozone et le dioxyde de soufre.

"Les particules qui composent ce type de nuage peuvent avoir un effet délétère, en particulier lorsqu'elles sont en concentration importante dans l'air, et cela, quel que soit le type de particule. Toute particule inhalée peut avoir un effet toxique et entraîner une inflammation au niveau pulmonaire, notamment au niveau des bronches", dit-il.

Avant tout, les personnes à risques sont concernées, "à savoir les personnes qui ont déjà une maladie respiratoire chronique telle que l'asthme ou la bronchite chronique. Mais, d'une manière générale, dès qu'il y a un pic de pollution, il y a plus d'appels à SOS Médecins, plus d'hospitalisations et l'on observe une hausse de la mortalité. Outre les signes respiratoires et les crises d'asthme, il peut également y avoir plus d'accidents cardio-vasculaires, surtout s'il s'agit de particules très fines. Les petites particules sont les plus dangereuses. Car, plus elles le sont, plus elles pénètrent loin dans les bronches."

"Les personnes à risques doivent se protéger, éviter de sortir et essayer de se calfeutrer pour ne pas respirer toutes ces particules. Pour les patients asthmatiques, il convient également d'augmenter le traitement. Enfin, pour tous, il faut absolument éviter de pratiquer une activité physique intense en extérieur."

Psychomédia avec sources:
Le Nouvel Observateur (AP), Le Point