Des chercheurs américains, dont les travaux sont publiés dans la revue Nature Medicine, ont mis au point un vaccin qui empêche l'apparition du cancer du sein chez des souris prédisposées et constitue un traitement chez des souris porteuses de tumeur. Des essais chez la femme sont déjà envisagés.

Le vaccin, mis au point par l'équipe du Pr Vincent Tuohy de l'Université de Cleveland, a pour cible l'alpha-lactalbumine, une protéine présente dans aucun autre tissu que ceux du sein, exprimée dans la majorité des cancers du sein et, en dehors du cancer, seulement durant l'allaitement.

Les chercheurs ont mené l'étude avec des souris à haut risque génétique de cancer du sein (la moitié d'entre elles présente une tumeur au bout de 205 jours de vie). Elles ont été divisées en deux groupes qui recevaient le vaccin ou un placebo. Au bout de dix mois, aucune des souris du groupe vacciné n'a eu de cancer du sein alors que celles ayant reçu le placebo étaient toutes atteintes. Le vaccin qui s'est également avéré efficace chez d'autres types de rongeurs et chez des muridés déjà malades. Aucune réaction inflammatoire n'a été observée dans les différents essais.

«Ainsi la vaccination par l'alpha-lactalbumine pourrait peut-être offrir une protection sûre et efficace contre le développement du cancer du sein chez les femmes en préménopause, lorsque la fonction de lactation n'est plus nécessaire, et alors que le risque de développer un cancer du sein est élevé», concluent les auteurs.

Un autre vaccin est actuellement en cours d'essai en Suède et aux États-Unis chez des femmes atteintes de cancer du sein, avec un vaccin thérapeutique (non préventif) dirigé contre une protéine HER2, impliquée dans un tiers des cancers du sein, indique le professeur Thomas Turz (de l'Institut Gustave-Roussy, Villejuif) dont Le Figaro rapporte les propos. "Les vaccins thérapeutiques en sont à un stade plus avancé que ceux à visée préventive pour l'instant", précise-t-il.

Psychomédia avec sources:
Le Figaro, Le Point