Le père d'un adolescent niçois, fondateur de l'association des victimes du Roaccutane et génériques (AVRG), a saisi la justice suite au suicide, en 2007, de son fils de 17 ans qui prenait le médicament isotrétinoïne contre l'acné, rapporte le quotidien "La Provence". C'est deux jours après avoir terminé le traitement de Procuta puis de Curacné prescrits depuis 7 mois à doses croissantes que l'adolescent a posé ce geste.

"Maman, je ne sais pas ce que j'ai depuis trois semaines, mais là, j'en ai marre. J'en peux plus, j'ai toujours mal quelque part. C'est des petites choses accumulées, c'est dur", avait-il laissé pour message à ses parents.

Une action devant le tribunal de grande instance de Nanterre contre les laboratoires Roche, Expanscience et Pierre Fabre a été déposée. L'isotrétinoïne a été commercialisée jusqu'en 2008 sous le nom de Roaccutane par le laboratoire Roche puis sous forme de générique sous les noms Curacné, Procuta, Contracné et Isotrétinoïne Teva.

Depuis 12 ans, un Vauclusien mène aussi un combat pour faire admettre le lien entre l'isotrétinoïne et les problèmes de santé qu'il subit toujours, rapporte le journal. "Un mois après le début du traitement, j'ai eu une paralysie de l'oeil droit qui a duré quelques semaines. Depuis, je souffre non seulement de troubles oculaires mais musculaires - on a même pensé que j'avais une sclérose en plaques-, mais surtout de dépression", dit-il. Il a perdu, il y a un mois, son procès contre le laboratoire Roche. Il fait appel de la décision.

Selon l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), 25 à 27 cas de suicides chez des adolescents, recensés entre 1986 et 2009, pourraient avoir un lien avec ce médicament.

Le 18 janvier, la sénatrice UMP Joëlle Garriaud-Maylam appelait le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, à prendre "des mesures d'urgence" à l'encontre du Roaccutane et de ses génériques.

Alors que ce médicament a été retiré du marché aux États-Unis, mentionnait-elle, l'Afssaps a plutôt demandé en 2007 une "vigilance particulière" pour les personnes traitées par isotrétinoïne ayant des antécédents psychiatriques, recommandant d'arrêter le traitement en cas de signes indiquant une dépression. En 2009, elle rappelait aux prescripteurs et pharmaciens la dangerosité du médicament.

"Malheureusement nombre de parents ignorent ces recommandations et ne lisent pas avec suffisamment d'attention les notices d"accompagnement, qui indiquent pourtant, parmi les effets indésirables signalés, des dépressions et des tentatives de suicides", dit la sénatrice.

Psychomédia avec sources: La Provence, Le Figaro.
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