Une femme de 55 ans poursuit trois hôpitaux montréalais pour de trop longs délais pour le diagnostic et le traitement de son cancer de l'utérus.

Après avoir subi des tests à l'Hôpital de Lasalle en octobre 2009, ce n'est que deux mois plus tard que Mme Nicole Valcourt a reçu le résultat du Centre universitaire de santé McGill. Trois mois se sont ensuite écoulés avant qu'elle subisse une chirurgie à l'Hôpital Notre-Dame du CHUM. Le délai médicalement acceptable était alors estimé à 4 à 6 semaines, indique son avocat, Me Jean-Pierre Ménard.

Entre-temps, son cancer est passé du stade 2, avec un taux de survie de 80%, au stade 4, avec des métastases à trois autres endroits et un pronostic très mauvais.

La date de l'opération a été déterminée en fonction de divers aléas administratifs sans reposer essentiellement sur l'urgence et la gravité de la condition de Mme Valcourt, souligne l'avocat.

Plus de 120 femmes attendaient une chirurgie en gynéco-oncologie au CHUM en même temps que Mme Valcourt. Elles ont été nombreuses à subir des délais d'attente indus, indique-t-il.

Face au « dysfonctionnement du système de traitement du cancer au Québec », une stratégie nationale de lutte contre cette maladie doit être mise en place pour éviter que des patients ne souffrent de délais indus causés par la désorganisation, estime-t-il.

Le ministre de la Santé, Yves Bolduc, a réagi à l'annonce de cette poursuite en indiquant que ce cas déplorable ne reflète pas ce qui se fait dans le réseau de la santé. Entre 97 % et 99 % des personnes atteintes de cancer recevraient leur traitement de radio-oncologie dans les délais de la cible ministérielle de 28 jours.

Mais il est question dans ce cas des chirurgies oncologiques dont les délais ne sont pas connus. Un système de gestion de l'accès est présentement en développement mais Radio-Canada n'a pu savoir auprès de l'attachée du ministre, quand ce nouveau système sera en vigueur.

Ménard, Martin, avocats (communiqué), Radio-Canada
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