L'Observatoire national de la fin de vie, créé en 2010 après l'affaire Chantal Sébire, a été rendu public le 15 février.

L'euthanasie est un sujet du débat de l'élection présidentielle, souligne Le Monde, François Hollande se disant partisan d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie et Nicolas Sarkozy s'y opposant.

Deux tiers des personnes qui décèdent auraient besoin de soins palliatifs mais elles sont loin d'en bénéficier, indique le rapport. À l'hôpital par exemple, en soins aigus, un tiers des mourants disposerait d'une prise en charge palliative, soit seulement la moitié de ceux qui en ont besoin. Aux urgences, 64 % des personnes qui décèdent nécessiteraient des soins palliatifs et seuls 7,5 % en bénéficient.

La loi Leonetti de 2005 qui instaure le droit au "laisser mourir" est mal connue des Français et peu appliquée, indique le rapport. Cette loi condamne l'acharnement thérapeutique, permet d'arrêter tout traitement inutile ou disproportionné, autorise l'administration de traitements anti-douleur même s'ils ont pour effet secondaire d'abréger la vie d'un malade en phase avancée ou terminale d'une affection grave et incurable.

Mais d'autres raisons que la douleur peuvent expliquer une demande d'euthanasie. Une étude menée par le Dr Edouard Ferrand, chef de l'unité mobile de soins palliatifs de l'hôpital Foch à Suresnes (Hauts-de-Seine) en octobre 2011 montrait que des demandes d'euthanasie persistent malgré les soins palliatifs, mentionne le rapport.

Selon la psychologue Marie de Hennezel, membre démissionnaire de l'Observatoire, le rapport ne fait que compiler des études alors qu'il aurait fallu aller sur le terrain pour savoir où sont les blocages dans l'application de la loi Leonetti.

L'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) dénonce, "un brûlot anti-euthanasie". L’Observatoire "constate la terrible insuffisance des moyens palliatifs en France, préconise le statuquo, avec – un vœux pieux – une augmentation des moyens consacrés aux soins palliatifs mais sans toujours permettre à chaque citoyen de choisir pour lui-même ce qui lui convient le mieux, comme c’est le cas dans les pays du Benelux et dans plusieurs états des Etats-Unis d’Amérique, au motif que la parole du patient, seule, ne suffirait pas. Le médecin reste toujours le sachant."

L'ADMD souligne que l'Observatoire a été adossé à la Fondation Œuvre de la Croix Saint-Simon, en pointe dans les soins palliatifs, et que les convictions anti-euthanasie du Dr Régis Aubry qui le préside sont de notoriété publique.

Communiqué de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD): L’Observatoire, un conseil électoral pour les anti-euthanasie ?

Article du Monde: Fin de vie : la France néglige toujours ses mourants

Rapport de l'Observatoire de fin de vie sur le portail du gouvernement: RAPPORT 2011 « Fin de vie : un premier état des lieux »

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