Une invasion de grande envergure de la berce du Caucase se prépare au Québec, indiquent des chercheurs de l'Université Laval dont les travaux seront publiés dans la revue Naturaliste canadien.

"La berce du Caucase est présente dans tout le sud du Québec, de Gatineau jusqu'au fjord du Saguenay, et ses populations comptent un grand nombre d'individus. Au cours de sa vie, chaque plante produit en moyenne 20 000 graines qui peuvent être disséminées sur de bonnes distances."

La plante, originaire du sud-est de l'Europe, peut atteindre une hauteur de 5 mètres et son inflorescence en ombelle compte jusqu'à 80 000 fleurs. Des horticulteurs ont introduit l'espèce aux États-Unis en 1917, puis au Canada en 1949. Au Québec, l'espèce a été signalée pour la première fois en 1982.

Dans cette plante coule une sève contenant des furanocoumarines, des molécules toxiques. Après exposition au soleil, ces molécules peuvent provoquer des dermatites douloureuses qui, dans les pires cas, nécessitent une hospitalisation.

Afin d'établir la carte de l'établissement de la plante au Québec, le Pr Claude Lavoie et ses collaborateurs Benjamin Lelong, Noémie Blanchette-Forget et Hélène Royer ont compilé tous les signalements de cette plante faite par des citoyens, de même que les mentions dans les herbiers et les médias.

"Comme la berce du Caucase peut facilement être confondue avec l'angélique pourpre, le panais sauvage et surtout la berce laineuse – une espèce indigène très similaire et très répandue au Québec qui provoque elle aussi des dermatites –", les chercheurs se sont déplacés l'été dernier pour valider ces signalements. Les 3/4 des 327 rapports étaient exacts, ce qui a permis de cartographier et d'étudier 169 populations bien établies.

Au Québec, l'espèce se trouve principalement dans les fossés de drainage aux abords des routes. Elle se trouve également dans les jardins, les boisés, les champs en friche et les rives des cours d'eau. Quelque 20 % des personnes interrogées ont déjà contracté une dermatite en touchant cette plante.

"Pour éradiquer une espèce envahissante, il faut intervenir dès le premier stade de l'invasion", souligne le professeur Lavoie. "Dans le cas de cette espèce, on peut encore agir pour réduire de manière substantielle le nombre de populations et pour confiner à de petits secteurs celles qui subsisteront."

"Reste à savoir", conclut l'article, "si les autorités publiques accepteront d'investir temps et argent pour contenir un problème qui n'a pas encore atteint les dimensions d'une crise".

Les sites des ministères de la Santé et de l'Environnement fournissent les informations sur la plante, notamment sur les précautions à prendre pour sa manipulation : ministère de la Santé du Québec, ministère de l'Environnement.

Berce du Caucase : que faire en cas de contact pour éviter de graves brûlures

Pour plus d'informations sur la berce du Caucase, voyez les liens plus bas.

Photo : Noémie Blanchette-Forget, étudiante en géographie, devant une colonie de berces du Caucase trouvée dans Lanaudière. Source : Le Fil

Psychomédia avec source : Le fil (Université Laval).
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