Les femmes enceintes, les enfants, les adolescents et les jeunes femmes ne devraient pas consommer de saumon d'élevage plus de deux fois par semaine, selon la nouvelle recommandation du gouvernement norvégien qui reconnaît ainsi les risques liés aux substances toxiques qu'il contient.

Le Comité scientifique pour la sécurité alimentaire avait recommandé dès 2006 de ne pas dépasser plus de deux repas par semaine contenant du poisson gras.

Mais l’agence norvégienne de la Santé, déplore le journal Dagbladet, n’avait pas suivi ces recommandations, continuant de diffuser son message selon lequel IL FAUT manger du poisson gras AU MOINS deux fois par semaine.

La Norvège a produit, en 2012, 1,2 million de tonnes de saumon d'élevage, soit 60% de la production mondiale, ce qui a généré des revenus de 29 milliards de dollars, rapporte Rue 89.

Ce poisson contient divers polluants, des dioxines, des hydrocarbures, des antibiotiques et des pesticides, rapporte RTBF.be.

Ce nouvel avis survient après une importante pression médiatique déclenchée par le journal VG qui rapportait les avis de professionnels du laboratoire de biochimie de Bergen estimant ce poisson dangereux pour les jeunes enfants, les adolescents et les femmes enceintes en raison des polluants organiques persistants (POP) qu’il contient.

Selon la pharmacologue Claudette Béthune, qui a travaillé pour l’organisme norvégien de sécurité alimentaire (le Nifes) : "La présence de polluants tels que les dioxines et le PCB génère un risque de cancer, qui, pour les personnes jeunes, dépasse les bénéfices attendus du saumon sur la santé." En vertu du principe de précaution, ces groupes ne devraient pas en consommer.

La Dr Anne-Lise Bjorke Monsen, membre de ce labo, précise : "Les polluants retrouvés dans le saumon d’élevage ont une mauvaise influence sur le développement du cerveau, et sont associé à l’autisme, à l’hyperactivité et à la baisse de QI. On sait aussi qu’ils peuvent avoir un effet négatif sur les défenses immunitaires, le système hormonal et le métabolisme. Ils se transmettent aussi par allaitement. Si l’on a besoin d’oméga-3 provenant du poisson, le maquereau et le hareng sont très bien."

Quatre jours après les articles de VG, largement relayés par la presse, le ministre de la Santé a demandé que soient revus les recommandations concernant le saumon d’élevage. Il est maintenant recommandé que "les jeunes femmes et les femmes enceintes consomment deux à trois repas à base de poisson par semaine, dont la moitié de poisson gras". La consommation de ces derniers, "tels le saumon, la truite, le maquereau ou le hareng, devrait rester inférieure à deux repas par semaine".

En 2010, l'Anses française recommandait de consommer du poisson deux fois par semaine en associant un poisson à forte teneur en oméga 3 et un poisson maigre, de varier les espèces et les provenances et de limiter sa consommation de poissons bio-accumulateurs de PCB (barbeau, brème, carpe, silure) à une fois par semaine.

Psychomédia avec sources: Rue 89, RTBF.be.
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