L'Agence européenne de sécurité alimentaire (Efsa) a reconnu, le 17 décembre, que deux insecticides de la famille des néonicotinoïdes - l'acétamipride et l'imidaclopride - peuvent être neurotoxiques pour l'humain, et prône une réduction des seuils d'exposition recommandés. L'imidaclopride, de Bayer, est l'un des pesticides les plus utilisés au monde.

C'est la première fois que l'agence établit un lien entre les néonicotinoïdes - dont 3 ont été interdits dans l'UE en raison des risques pour les abeilles - et un risque pour "le développement du système nerveux humain".

Cet avis ne porte toutefois que sur ces 2 insecticides, dont l'examen avait été demandé par la Commission européenne.

Ces insecticides peuvent affecter le développement des neurones (cellules nerveuses) et des structures cérébrales associées à des fonctions telles que l'apprentissage et la mémoire, indique un communiqué de l'agence.

Cette dernière propose que "certains niveaux recommandés d'exposition acceptable à des néonicotinoïdes soient abaissés" dans l'attente de recherches complémentaires. Elle demande aussi que "des critères soient définis au niveau de l'UE pour rendre obligatoire dans le processus d'autorisation des pesticides la soumission d'études" sur leur potentiel neurotoxique.

En réaction à cette annonce, l'ONG Générations Futures souligne qu'elle a démontré dans une enquête réalisée en mai 2013 que des insecticides de cette famille pouvaient se retrouver fréquemment dans les aliments. "Il n’est plus temps aujourd’hui de tergiverser sur les effets de ces insecticides néonicotinoïdes – il faut prendre des mesures d’interdiction étendues à l’ensemble de cette famille d’insecticides et ce dans les plus brefs délais" estime François Veillerette, porte-parole.

Les fabricants suisse Syngenta et allemand Bayer ont de leur côté saisit la justice européenne pour tenter de faire annuler la décision d'interdiction pour 2 ans, afin de protéger les abeilles, de l'imidaclopride, la clothianidine et du thiaméthoxame.

Psychomédia avec sources: Le Nouvel Observateur, Générations futures, Efsa.
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