Les produits pesticides commercialisés sont des centaines de fois plus toxiques pour des cellules humaines que le pesticide lui-même seul, montre une étude française publiée dans la revue BioMed Research International.

Le professeur Gilles-Eric Séralini, auteur de l'étude 2012 qui a beaucoup fait parler sur les effets d'un OGM et du pesticide Roundup sur des rats, signe avec 3 collègues (1) une nouvelle étude montrant que les pesticides sont "2 à 1000 fois plus toxiques" que ce qui est admis.

"Nous avons étendu les travaux que nous avons faits avec le Roundup et montré que les produits tels qu'ils étaient vendus aux jardiniers et aux agriculteurs, étaient de 2 à 1000 fois plus toxiques que les principes actifs qui sont les seuls à être testés in vivo à moyen et long terme", a-t-il expliqué à l'AFP.

Avant la mise sur le marché, seuls les effets de la substance active sont évalués et non ceux des produits commercialisés auxquels ont été ajoutés des adjuvants.

Il y a toxicité, précise-t-il, "quand les cellules commencent à se suicider" au contact du produit et "qu'elles meurent en quantités beaucoup plus significatives que les cellules contrôles".

L'étude, réalisée in vitro sur des cellules humaines, a porté sur 9 des "principaux" pesticides utilisés dans le monde: trois herbicides (Roundup, Matin El, Starane 200), trois insecticides (Pirimor G, Confidor, Polysect Ultra), et trois fongicides (Maronee, Opus, Eyetak).

Sur ces 9 pesticides, "8 formulations sont clairement en moyenne des centaines de fois plus toxiques que leur principe actif" en raison de la présence d'adjuvants qui "sont souvent gardés confidentiels et sont déclarés comme inertes par les fabricants".

À la suite à cette étude, l'ONG Générations Futures demande que des tests sur les effets de ces formulations de pesticides soient rendus obligatoires au niveau national et européen au plus vite.

(1) Robin Mesnage, Nicolas Defarge, Joël Spiroux de Vendômois de l'université de Caen et du Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique (Criigen).

Illustration : les fraises figurent parmi les fruits et légumes les plus contaminés par les pesticides.

Psychomédia avec sources: Le Parisien (AFP), Générations futures, BioMed Research International.
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