La pollution de l’air intérieur serait responsable de près de 20 000 décès prématurés par année en France, selon une étude publiée le 9 avril par l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) et le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).

"Cancers du rein provoqués par l’inhalation de trichloréthylène ; leucémies imputables à l’exposition au benzène ; cancers du poumon liés au radon ou au tabagisme passif ; intoxication au monoxyde de carbone, maladies cardiovasculaires provoquées par la respiration de particules, etc.", les effets de la pollution intérieure sont nombreux.

"L’air intérieur peut contenir plus d’une centaine de polluants. Et en l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible de les recenser tous et d’en évaluer les effets associés", précise Guillaume Boulanger de l’Anses qui a piloté l'étude.

Cette dernière n'a porté que sur 6 polluants (le benzène, le trichloréthylène, le monoxyde de carbone, le radon, les particules et le tabagisme passif) sur lesquels suffisamment de données sont disponibles. Communément présent dans l’air intérieur, le formaldéhyde (gaz émis par les colles, meubles en bois, vernis, moquettes, peintures, etc.) notamment n'a pu être retenu, faute de données suffisantes sur son impact sanitaire.

Sur les 6 polluants étudiés, les particules dont les émissions sont liées au trafic automobile (dont les émanations pénètrent dans les logements), à la cuisson au feu de bois et au gaz ainsi qu'à la calcination des aliments, expliquent à elles seules près des 3/4 du coût socio-économique de la pollution de l’air intérieur, lesquels sont estimés, au minimum, à près de 20 milliards d’euros par an en France (maladie, perte de productivité…). Viennent loin derrière le radon (13,7%), un gaz émis par les sols granitiques, et le tabagisme passif (7 %).

"Il faut travailler de façon globale à l’amélioration de la qualité de l’air, souligne Guillaume Boulanger, atmosphère extérieure et air intérieur étant étroitement liés."

Les polluants ayant tendance à s'accumuler à l'intérieur, il est recommandé d'aérer souvent.

Psychomédia avec source: Le Monde.
Tous droits réservés