Les médicaments prescrits à la majorité des personnes âgées pour contrôler leur pression artérielle augmentent de 30% à 40% le risque de blessures graves dues aux chutes, selon une étude publiée dans le Journal of American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

Ces blessures ont un effet similaire sur la mortalité et la perte fonctionnelle aux accidents vasculaires cérébraux (AVC) et aux crises cardiaques que ces médicaments visent à éviter, soulignent les auteurs.

Mary E. Tinetti de l'Université Yale et ses collègues ont mené cette étude avec 4,961 personnes de plus de 70 ans faisant de l'hypertension qui ont été suivies pendant 3 ans.

Parmi celles-ci, 14% ne prenaient pas de médicaments pour contrôler leur hypertension, 85% prenaient au moins un médicament antihypertenseur et la majorité en prenaient 2 ou 3 et même plus. Globalement, 55% prenaient des doses modérées (en tenant compte du nombre de médicaments différents) et 31%, des doses élevées.

Au cours de ces 3 ans, 9% des participants ont été sévèrement blessés lors d'une chute (fractures de la hanche, lésions cérébrales…). Le risque était 28% et 40% plus élevé chez ceux qui prenaient des doses modérées et élevées comparativement aux participants ne prenant pas ces médicaments.

Bien que l'étude ne prouve pas que ces médicaments soient la cause des chutes, ils sont des suspects logiques, dit le chercheur. Ils peuvent causer une trop grande chute de pression quand les gens sont debout, dit-il, et les rendre fatigués, confus et étourdis.

Les chutes représentent 10% des visites aux services d'urgence et 6% des hospitalisations chez les personnes de plus de 65 ans, indiquent les chercheurs. Les blessures qu'elles entraînent peuvent conduire à la perte d'autonomie, le placement en centre de soins, l'activité restreinte et le décès.

"Les personnes âgées et leurs médecins doivent peser les inconvénients et les avantages de la prescription de médicaments, particulièrement lorsque les dommages peuvent être au moins aussi graves que les maladies et les événements que ces médicaments visent à empêcher", soulignent les chercheurs.

Il appartient à chaque personne d'évaluer ce qui est le plus important à ses yeux. Dans une étude publiée en 2008 dans le Journal of the American Geriatrics Society (JAGS), lorsque bien informées des risques de chutes et des bénéfices pour la prévention cardiovasculaire, 50% des personnes âgées choisissaient de ne pas s'exposer au risque accru de chute et 50% préféraient prévenir le risque cardiovasculaire. L'étude a été menée avec 123 personnes âgées de plus de 70 ans faisant de l'hypertension et présentant des facteurs de risque de chutes.

Illustration. Source Michael Helfenbein, Yale University.

Psychomédia avec sources: Yale University, New York Times, JAMA, JAGS.
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