La circulation à vélo est devenue plus dangereuse avec les années à Montréal en raison de l'augmentation du nombre de voitures et de vélos. Le nombre de voitures a augmenté de 30 % en une décennie (au moins 2,1 millions d’autos circulent chaque jour sur l’île) et la fréquentation des pistes cyclables augmente d’environ de 20 % par année.

Une étude menée par la Direction de santé publique (DSP) de Montréal et l’Université McGill identifie les 10 rues les plus dangereuses pour les cyclistes, rapporte Le Devoir. Elles se trouvent au centre-ville et sur le Plateau-Mont-Royal.

Luis Miranda-Moreno et ses collègues ont étudié les accidents de vélo à 647 intersections réparties sur l’île (58 % des accidents surviennent à des intersections).

Selon leur analyse, les 5 rues les plus risquées sont :

  • Atwater
  • Jeanne-Mance
  • Viger
  • Saint-Laurent
  • et Ontario

Suivent les 5 artères suivantes :

  • Saint-Denis
  • René-Lévesque
  • Avenue du Parc
  • Boulevard de Maisonneuve
  • et Amherst.

Le virage à droite de véhicules est la cause la plus importante d’accidents avec des vélos, conclut l’étude.

Les auteurs recommandent d’augmenter le nombre de feux de circulation qui donnent la priorité aux vélos (et aux piétons) durant un certain nombre de secondes. Ce type de feu de circulation a amélioré la sécurité à l’angle des rues des Pins et Saint- Urbain, sur le Plateau-Mont-Royal, et le long de la piste cyclable de la rue Boyer, qui traverse les quartiers Rosemont et Villeray.

La présence d’un arrêt d’autobus à une intersection augmente de 40 % le risque d’accident impliquant un vélo.

La dimension de l’intersection influence aussi le risque : plus la rue est large, plus la probabilité d’accident augmente. L’aménagement de saillies aux coins des rues contribue à protéger piétons et cyclistes, notent les chercheurs. Ces trottoirs élargis forcent les véhicules, dont les gros camions, à ralentir pour tourner. Et diminuent la largeur de l’intersection à traverser pour les cyclistes et piétons.

La présence d’une piste cyclable séparée de la chaussée n’est pas nécessairement un gage de sécurité. Le boulevard De Maisonneuve, au centre-ville, est ainsi une artère risquée pour les cyclistes malgré la présence de la piste cyclable la plus fréquentée de l'île.

Le chercheur estime que la Ville fait chaque année de bons choix, à petits pas, en matière d’aménagements urbains. Il cite par exemple les travaux visant à aménager une piste cyclable sous le viaduc ferroviaire du boulevard Saint-Laurent près de Bellechasse, dans Rosemont.

Mais il faudra un jour aller plus loin, estime-t-il. Par exemple, envisager éventuellement de sacrifier des espaces de stationnement le long d’artères comme Saint-Denis pour faire davantage de place aux vélos.

Psychomédia avec source: Le Devoir : Les points chauds du vélo.
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