Santé Canada annonce une modification de l’étiquetage des médicaments analgésiques opioïdes à libération contrôlée qui consiste en une uniformisation et une clarification de la description de leurs risques. L’étiquetage mis à jour encourage aussi l’amélioration de la sélection et du suivi des patients, indique l'agence.

Des risques associés à ces médicaments peuvent entraîner de graves conséquences pour la santé, même aux doses recommandées, souligne le communiqué.

Leur utilisation peut aussi entraîner une surdose accidentelle et la mort. Ces médicaments présentent des risques de dépendance, de mauvais usage et d'abus.

38 médicaments opioïdes à libération contrôlée de marque et génériques sont actuellement vendus au Canada, dont la morphine, l’oxycodone et le fentanyl. Les médicaments

à libération contrôlée

entraînent une absorption graduelle et constante dans l’organisme tout au long d’une période prolongée, ce qui permet de les prendre moins souvent.

La modification proposée s’applique aux médicaments opioïdes non génériques à libération contrôlée. Des modifications similaires seront bientôt mises en œuvre pour les opioïdes génériques.

L’utilisation autorisée de tous les opioïdes appartenant à cette catégorie a été modifiée pour en retirer l’utilisation contre la douleur « modérée ». Ces médicaments sont maintenant "indiqués pour le soulagement de douleur sensible aux opioïdes dont l’intensité est telle qu’elle exige un traitement quotidien, continu et à long terme au moyen d’opioïdes et contre laquelle d’autres traitements ne conviennent pas".

Santé Canada est très lent à répondre à la crise d'addiction aux opioïdes qui sévit, estime le Dr David Juurlink de l'Université de Toronto dans le Globe and Mail.

"L'idée fausse que les opioïdes sont des traitements sûrs et efficaces pour la douleur chronique a été inculquée par les entreprises qui les fabriquent, avec des «experts» autoproclamés qui prêchent cet évangile aux médecins de première ligne. Incroyablement, cela s'est passé en l'absence de bonnes preuves que les avantages de l'utilisation des opiacés à long terme l'emportent sur les risques". Leur efficacité, expose-t-il, est effectivement souvent limitée.

En Ontario, rapporte-t-il, environ 10 personnes meurent accidentellement d'une overdose de médicaments opioïdes par semaine. Aux États-Unis 17 000 personnes meurent chaque année de ces médicaments. Alors que les États-Unis ont adopté certaines mesures, rapporte-t-il, au Canada, l'ampleur du phénomène n'est même pas connue et les quelques initiatives qui ont été prises "donnent la regrettable impression d'être décorative plutôt que substantielle".

Il énumère une série de solution à la crise dont celle d'une meilleure formation des médecins, indépendante de l'industrie pharmaceutique, concernant la douleur et son traitement.

Psychomédia avec sources: Santé Canada, Globe and Mail
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